Du 20 au 30 décembre, 150 enfants seront reçus à la MJC de M’tsapéré afin de bénéficier d’une formation aux gestes de premier secours. Ce lundi, quinze jeunes ont passé la matinée avec un formateur mis à disposition par l’Association de développement du sauvetage et du secourisme pour apprendre à venir en aide à une personne en danger.
Position latérale de sécurité, numéros d’urgence, arrêt cardiaque… autant de notions que les enfants présents à la MJC de M’tsapéré ce lundi matin ignoraient avant de participer à l’atelier « J’apprends à sauver des vies. » Il s’agit d’une initiative du directeur de la maison des jeunes et de la culture de M’tsapéré suite à un constat. « Dans les foyers il y a plusieurs accidents domestiques et souvent les enfants et même les parents ne savent pas quoi faire », explique Balou Kafé. Il a donc jugé nécessaire de mettre en place cette formation, avec l’aval de la mairie de Mamoudzou, pour que les plus jeunes ne soient pas désemparés lorsqu’ils sont face à une personne qui est en difficultés. Pour cela, il a fait appel à l’association de développement du sauvetage et du secourisme, l’ADSS, pour dispenser une formation. Chaque groupe de quinze enfants a deux matinées, au total huit heures, pour assimiler les gestes de premiers secours. « Je leur montre les gestes qui sauvent : l’alerte, la protection, connaître les numéros d’urgence, savoir comment stopper une hémorragie, de quelle manière peut-on protéger une personne qui a perdu connaissance et comment venir en aide à quelqu’un qui fait un arrêt cardiaque », précise Mohamed Ben Ali le formateur. Et après la théorie, place à la pratique. Les enfants s’essayent chacun à leur tour à appliquer ce qu’ils ont appris. Très attentifs, ils semblent avoir compris l’importance de ce cours quelque peu particulier. « C’est la première fois que je fais cela. Je pense que c’est important d’apprendre ce qu’on est en train de faire pour que l’on puisse aider une personne en attendant les secours », raconte Oumi âgée de 12 ans. La matinée d’initiation a même suscité des vocations, notamment chez le jeune Kays. « J’ai appris à secourir les autres, et je veux faire ce travail. Je veux sauver des gens ! » Clame-t-il du haut de ses 9 ans.
Faire passer le message à travers les enfants
L’atelier se déroule à la MJC de M’tsapéré mais il est destiné aux enfants de tous les villages de la commune de Mamoudzou. « Ils viennent des quatre coins de Mamoudzou, de Kawéni jusqu’à Vahibé. Ils sont sélectionnés dans les différents sites de la commune telles que les MJC, les maisons de quartiers et les médiathèques », assure Balou Kafé. S’il a souhaité s’ouvrir à toute la ville c’est pour toucher une grande partie de la population et qui de mieux pour faire passer le message que des enfants ? « Aujourd’hui ils apprennent et quand ils sortiront de là j’ose espérer qu’ils iront montrer à leurs amis et familles ce qu’ils ont fait », continue Balou Kafé. Sa stratégie semble être sur de bons rails puisque les enfants se font déjà le relais. « Ni mes parents ni mes frères et sœurs ne connaissent les premiers gestes de secours alors je vais leur apprendre », fait savoir le jeune Kays.
Cette initiative du directeur de la MJC de M’tsapéré entre dans le cadre des activités de vacances scolaires organisées par la ville de Mamoudzou, mais il ne s’agit pas là que d’un simple loisir puisque les jeunes doivent connaitre ces gestes qui sauvent. « La formation est obligatoire pour les enfants de 12 ans. Et chaque année ils doivent se mettre à jour parce qu’il y a des changements », indique Mohamed Ben Ali, le formateur de l’ADSS. L’association intervient d’ailleurs dans les collèges mais cela ne suffit pas. Il est alors possible de la contacter et prendre rendez-vous pour un enfant. Les adultes aussi peuvent bénéficier de cette formation, elle est même fortement recommandée quand on sait que beaucoup ne savent pas quoi faire lorsqu’une personne fait un arrêt cardiaque, un malaise ou quand elle est en détresse respiratoire.