Alors que quatre brigades de gendarmerie ont été promises pour Mayotte, le président de la République a dévoilé une nouvelle carte, ce lundi, avec deux nouvelles prévues dans les communes de Bandraboua et Tsingoni. Celles-ci vont permettre de réduire le temps d’intervention puisque les villages de Dzoumogné ou Bouyouni, par exemple, dépendent de la petite brigade de M’tsamboro. C’est la même chose pour Combani et Tsingoni qui sont dans le secteur de celle de Sada.
La carte des 200 nouvelles brigades de gendarmerie a été dévoilée en marge d’un déplacement du président de la République, à Tonneins (Lot-et-Garonne), ce lundi après-midi. Emmanuel Macron y inaugurait une nouvelle brigade justement. Il s’est engagé à renforcer la présence de l’autorité dans les zones rurales du pays avec 2.144 postes de gendarmes supplémentaires sur les 8.500 créations d’effectifs de forces de l’ordre prévues d’ici la fin du quinquennat. Cela passe par Mayotte, puisque Gérald Darmanin avait promis quatre nouvelles brigades « dès l’été [2023] », il y a un an. Selon les dernières annonces, il y aura deux créations, dans les communes de Tsingoni et Bandraboua. Tout comme la préfecture de Mayotte, le général Lucien Barth confirme ces créations, ce lundi. Toutefois, le commandant de la gendarmerie mahoraise ne connaît pas encore les modalités de ces nouvelles implantations, notamment les villages où elles se feront et les effectifs qui leur seront allouées.
Pourquoi Bandraboua et Tsingoni ont été choisies ?
La commune de Bandraboua dépend de la brigade de M’tsamboro, soit la plus petite du département mahorais. L’éloignement – il y a vingt minutes de voiture entre Dzoumogné et M’tsamboro par exemple – rend difficile les interventions rapides. Il y a un véritable enjeu sur la sécurité pour ce village de la commune de Bandraboua qui a été marqué par des affrontements récurrents autour de la cité scolaire et même des attaques au centre médical de référence. Tsingoni se trouve dans la même situation puisque la commune reste loin de la brigade de Sada.
Est-ce que d’autres suivront ?
La gendarmerie mahoraise a fait remonter quatre propositions à sa hiérarchie. La commune de Bandrélé par exemple, qui dépend de la brigade d’Hajangoua, postulait également à la création d’une nouvelle brigade. Cela permettrait de couvrir le sud de l’île, notamment les environs de Mutsamudu, où les arrivées de kwassas sont fréquentes. Lors des réunions techniques, il a été aussi évoqué des « unités » et pas forcément des nouvelles brigades, comme un psig (peloton de surveillance et d’intervention de la gendarmerie). Ce groupe, davantage présent sur le terrain, soulage les brigades départementales au cours des missions d’ordre public.
A contrario, des brigades vont-elles disparaître ?
En pleines négociations sur la loi Mayotte, une des 120 propositions des élus mahorais est le passage de Koungou et de Petite-Terre en zone de police. Ce changement remettrait en question ainsi la présence des brigades de Pamandzi et Koungou. Interrogé avant son départ, le général Olivier Capelle, avait défendu le bilan de la gendarmerie en Petite-Terre. « Je pense qu’on a fait la démonstration que la gendarmerie peut pleinement répondre à leurs attentes », avait-il indiqué, avant de rappeler que le maire de Pamandzi, Madi Madi Souf, qui était initialement favorable à un remplacement de la zone gendarmerie par la zone police, avait changé d’avis. Il reconnaissait plus de difficultés à Koungou, la commune ayant mis du temps à établir un plan de prévention de la délinquance.