À 17 ans, Erika Blanc, mannequin mahoraise, défile pour les plus grandes marques

Son nom figure déjà parmi les jeunes mannequins en herbe qui ont du potentiel. À seulement 17 ans, Erika Blanc défile pour les plus grandes marques et se fraie un chemin lors des fashion-week. Les podiums de Paris, Milan, Londres, n’ont plus de secret pour cette jeune métisse mahoraise qui vit un rêve depuis maintenant un an.

« Elle est incroyable, elle est courageuse, c’est une battante ! » Antissoimou Mdere, la mère d’Erika Blanc, ne tarit pas d’éloges lorsqu’elle parle de sa fille. Et du courage, il en faut lorsque l’on entre dans le monde du mannequinat à un si jeune âge. Erika Blanc en sait quelque chose : pour cette jeune femme originaire de Mayotte, l’aventure a commencé alors qu’elle n’avait que 16 ans. « Il y a un an, mon agent actuel m’a repérée sur les réseaux sociaux parce que j’avais posté des photos de moi, et c’est là que tout a commencé », raconte la principale concernée.

Tout s’enchaîne rapidement pour l’adolescente qui doit jongler entre le lycée et sa nouvelle vie. Après avoir passé le bac à 17 ans, Erika Blanc décide de quitter sa région de Haute-Savoie pour s’installer dans la capitale. « Quand on est mannequin, il vaut mieux habiter à Paris », remarque-t-elle. Bonne pioche ! L’habituée des objectifs se démarque rapidement de ses concurrentes lors des castings. Et en l’espace de quelques mois, elle signe dans trois agences de mannequins mondialement connues. « Une à Paris, une à Londres et l’autre à Milan », précise-t-elle. Cela lui permet d’être notamment au devant de la scène lors des défilés très convoités des fashion-week de Paris, Milan, et Athènes.

Dior, Sport Max, Ermanno Scervino, Giambattista Valli… Erika Blanc défile pour toutes ces grandes marques haute couture. « À Paris, j’ai clos le show de Giambattista Valli. Ouvrir ou fermer un show, c’est le Graal pour un mannequin car ça lance la carrière. Pour ma part, j’ai eu plein d’opportunités depuis cet événement », indique-t-elle. De quoi lui ouvrir des portes, mais aussi gagner confiance en elle. « Plus jeune, je ne me trouvais pas jolie, j’étais trop mince, je manquais d’assurance. Grâce à mon métier, je suis plus sûre de moi et je suis plus forte », assure l’adolescente.

« Mayotte c’est l’amour de ma vie »

Du haut de ses 17 ans, Erika Blanc a déjà tout d’une grande. Même si le succès a frappé à sa porte très tôt, elle sait que rien n’est acquis et qu’elle doit assurer ses arrières. « Le mannequinat ne va pas durer toute ma vie et il faut que j’ai quelque chose à côté, je poursuis donc mes études », analyse-t-elle avec une certaine maturité. Actuellement en première année de psychologie, elle n’imagine pas une seconde abandonner son cursus, même s’il lui est impossible d’assister aux cours. « Je n’aime pas l’échec, je vais tout faire pour réussir, quitte à ne pas dormir la nuit. Je veux réussir mes études et je veux continuer le mannequinat. »

Tout en vivant ce rêve éveillé, la top model se projette déjà dans l’avenir. Son horizon : Mayotte et nulle part ailleurs. Plus tard, elle veut « contribuer à faire développer l’île. » « Mayotte c’est l’amour de ma vie. J’ai eu le coeur déchiré quand j’ai dû la quitter il y a quelques années », confie-t-elle. Et même si Erika Blanc voyage partout dans le monde, rien ne peut égaler l’île aux parfums. « Quand on a vécu sur une île, ce n’est pas facile de s’adapter à la vie en métropole ou ailleurs en Europe. Ce n’est pas le même train de vie, les gens ne sont pas pareils. »

La famille, sa source de motivation

« Je pense qu’être mannequin à 16 ou 17 ans c’est trop jeune car c’est un monde méchant et très compétitif. Mais j’essaye de garder la tête sur les épaules et je fais preuve de responsabilité », poursuit la jeune fille. Heureusement, ses parents, qui gardent un œil attentif sur elle, ne sont jamais bien loin. « Son père et moi la suivons beaucoup, nous signons les documents parce qu’elle est encore mineure. Je me méfie de ce milieu, car il y a beaucoup de jalousie et les gens sont prêts à tout pour être les premiers », admet la mère d’Erika qui joue pleinement son rôle de maman poule. Antissoimou Mdere est le soutien infaillible dont a besoin Erika Blanc pour gravir les échelons.

Il faut dire que rien ni personne ne semble pouvoir la détourner de l’univers de la mode. Pas même le poids des traditions mahoraises. « Je suis musulmane, Erika est musulmane, mais cela ne l’empêchera pas d’être mannequin, ce n’est pas incompatible. Je l’encouragerai toujours à aller plus loin, car je sais qu’elle en est capable », explique sa mère. Prochaine étape ? La fashion-week de New-York qu’elle a manqué cette année, faute de visa. Une chose est sûre, on n’a pas fini d’entendre parler d’Erika Blanc.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1115

Le journal des jeunes

À la Une