Droits des femmes : Un 8-Mars décliné partout et sur plusieurs jours

Dans le sillage de la Journée internationale des droits des femmes, le 8 mars, Talisma Soulaïmana, directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes à Mayotte, nous détaille l’agenda des jours à venir.

« Ça va être sport ! », s’exclame Talisma Soulaïmana, dans son bureau de la préfecture. Installée depuis 2020 au poste de directrice régionale aux droits des femmes et à l’égalité entre les femmes et les hommes à Mayotte, elle souhaite faire de la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars, plus qu’un événement. Mais d’y dédier plusieurs journées pour « rassembler les différents acteurs du terrain » (associations subventionnées et collectivités en lien), afin de mettre en avant ce réseau « très peu fourni » compte tenu des enjeux présents sur l’archipel mais « très mobilisé ». De Mamoudzou à Chirongui, celle qui a pour mission de coordonner les différents événements compte bien y assister, autant que possible. L’occasion aussi de faire un nouveau point, avec le public, sur l’existant, « le chemin parcouru et le chemin qui reste à parcourir ».

Si l’année passée, des événements se sont articulés autour d’un « village des femmes » ouvert toute la semaine avec des stands, sans limite d’accès au public, sur une place passante, le contexte de cette année a chamboulé les plans et ne permettra pas, comme prévu initialement, sa deuxième édition. Ce qui aurait permis « de montrer notre cohésion », regrette-t-elle. Il s’agit donc, cette année, de plusieurs actions de sensibilisation, débats, conférences et réflexions qui ont lieu en plusieurs endroits de l’archipel, « majoritairement sur une journée, malheureusement, en raison du contexte », précise la déléguée. L’agitation du début de l’année ayant conduit à l’annulation de mobilisations.

Jeudi 7 mars

Le centre d’informations pour les droits des femmes et des familles (CIDFF) organise, à Mtsamboro, de 8 heures à midi, une sorte de boudoir ouvert avec table ronde et témoignages pour entamer une réflexion sur la thématique des droits des femmes. Tandis que l’Union départementale des associations familiales (Udaf) et l’association contre les violences sexistes et sexuelles Souboutou ouhédzé jilaho (« Ose libérer la parole ») déploieront leurs actions de sensibilisation dans les locaux de l’Udaf, à Combani.

Vendredi 8 mars

Une cérémonie

Une cérémonie nationale nommée « 101 femmes de Matignon » aura lieu à Paris afin de valoriser 101 femmes entrepreneures. Une Mahoraise sera désignée lauréate par le ministère chargé de l’égalité entre les femmes et les hommes. Une femme pour chaque département. Chacune bénéficiera d’un accompagnement personnalisé dans son projet.

Des réflexions

Au lycée des Lumières, à Kawéni, de 7 h 30 à 14 h, avec petit-déjeuner et déjeuner, l’Association pour la condition féminine et l’aide aux victimes (Acfav) accompagnée de la Croix rouge, dérouleront, grâce à trois tables rondes, la question « La femme mahoraise, quel projet de vie ? ». Une première permettra de questionner l’évolution du métier de sage-femme à Mayotte avec des membres du centre hospitalier de Mayotte (CHM). Une seconde d’aborder les actions de l’Acfav qui héberge des femmes victimes de violences. Et une dernière autour de l’autonomie et de l’émancipation de la femme mahoraise. Le tout, en prévoyant des moments d’échanges avec le public

La mairie de Mamoudzou organise aussi sa table ronde à l’hôtel de ville, salle Abdallah Houmadi, dès 9 h, sur le thème « investir en faveur des femmes : accélérer le rythme ». Un événement public pendant lequel une dizaine d’invitées prendront la parole pour aborder le rôle des femmes et leur influence dans les domaines de la politique, les médias, la fonction publique, l’éducation, le sport, l’économie et l’égalité entre les sexes.

À la Maison pour tous de Dembéni, de 8 h à midi, l’association des étudiants et jeunes de Mayotte (AEJM) réalisera un café-débat autour de l’émancipation de la femme et « Moi, jeune maman, comment faire ? ». Ainsi que deux défilés traditionnels en salouva par les étudiantes et Miss Coco. Un événement ouvert tout public.

Au pôle culturel de Chirongui, l’organisation Mlezi Maore animera un atelier ouvert tout public pour discuter de l’enjeu que recouvre la santé des femmes. Toute la journée, de 8 h à 16 h, la communauté de communes du sud (CCSud) invite qui le souhaite à venir participer au séminaire et ateliers pratiques sur la même thématique. L’idée mise en avant est de prendre la mesure des freins dans leur accès à la santé et comment y remédier. La CCSud y présentera sa démarche « Projet de santé du sud » dans laquelle figurent le déploiement du contrat local de santé intercommunale et du centre intercommunal d’actions sociales.

Au centre commercial de Combani, Souboutou ouhédzé jilaho et le centre régional de coordination des dépistages de cancer seront aussi présents pour sensibiliser le public.

Du ludique

Le marché couvert d’Hajangua rythmera également la matinée, de 8 h à 11 h, grâce à la communauté d’agglomération Démbéni Mamoudzou (Cadema). L’événement intitulé « Femmes mahoraises, femmes de tous les défis » mêlera des ateliers de chants, de danse, de gastronomie et conférences animées. Le public est aussi invité à venir, sans besoin de s’inscrire.

Sur la plage d’Acoua, Mlezi Maore et le point d’écoute jeunes (Paej) proposeront une activité sportive (tél. 02.69.61.72.28), de 13 h à 17 h. Parallèlement, à la Maison des adolescents, Mlezi Maore s’adressa aux jeunes de Cavani pour les sensibiliser au droit à la santé.

Au restaurant La Croisette, à Mamoudzou, vous pourrez assister, dès 19 h, à un spectacle composé de concerts donnés par des chanteuses mais aussi de témoignages de femmes et de lectures de textes. Une soirée de gala organisée par Austral organisation. Contact : maorejazz@orange.fr

Dans les rues de Mamoudzou, la Ville, en partenariat avec plusieurs associations et le centre communal d’actions sociales (CCAS), organisent une session de fitness géant qui débutera dès 17 h 30. Elle sera suivie d’une marche nocturne, dont le point de départ sera donné à 18 h 30, devant l’hôtel de ville, pour parcourir les 7,1 kilomètres prévus. La participation est gratuite pour tout individu au moins âgé de 7 ans (sur autorisation écrite du représentant légal. Pour les participants inscrits la veille de l’événement, un tee-shirt et une lampe frontale leur seront remis le jour de la marche. Inscriptions ouvertes jusqu’au 8 mars ici. Le nombre de participants est limité à 500 personnes.

Samedi 9 mars

La Fédération des associations artisanales et agricoles de Bouéni réalisera sa troisième édition du Trophée de femmes précieuses, à la Maison de la jeunesse et de la culture (MJC) de Bambo ouest. En plus de la remise des trophées, des stands et prises de parole alimenteront cette matinée, de 7 h à 13 h.

Vendredi 15 mars

Ce sera au tour de France Travail d’organiser son événement « Femmes inspirantes », au lycée des Lumières, sur inscriptions. Cinq femmes viendront témoigner de leur parcours professionnel.

« C’est essentiel de valoriser toutes ces personnes mobilisées et de montrer qu’il y a un engagement sur le territoire », reprend la déléguée. Cet étalement sur plusieurs journées et créneaux horaires est aussi un moyen de convier un plus grand nombre de personnes, précise celle qui aurait aimé que tout le mois y soit dédié, comme l’année passée.

« Il faut déployer un maximum de canaux de diffusion, d’outils, comme les médias, les réseaux sociaux… Pour permettre aux personnes de retrouver tous les éléments dans un autre cadre, un autre moment », appuie-t-elle. Un documentaire qu’elle a financé sur « la place de la femme mahoraise dans la politique », réalisé par Chafion Madi, devrait d’ailleurs passer à la télévision, sur Mayotte la Première, à 20 heures, ce 8 mars. Il avait déjà été diffusé l’année passée à l’hémicycle Younoussa Bamana. « Mais tout le monde n’avait pas pu venir », explique Talisma Soulaïmana, qui pointe les problématiques de mobilité présentes sur le territoire. « On ne peut malheureusement pas toucher tout le monde », concède-t-elle. « Alors on ne néglige aucun levier pour toucher et renseigner un maximum de publics. »

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