Des points de contrôles routiers renforcés

La gendarmerie a réalisé une vaste opération de contrôles routiers sur quinze points de l’île, ce jeudi matin. Au total, 150 gendarmes étaient engagés sur l’ensemble du dispositif et contrôlaient les usagers de la route sur Grande et Petite-Terre. A Tsararano, cette opération a mobilisé une quarantaine de gendarmes.

Cette opération de contrôle routier est réalisée dans l’optique d’une stratégie de zone à l’échelle du département. « Notre objectif, c’est d’aller réellement sur un renfort de notre présence pour lutter efficacement contre l’immigration clandestine », affirme le général Olivier Capelle, commandant la gendarmerie de Mayotte. Ce jeudi matin, dès 5h30, la trentaine de gendarmes s’affairaient à contrôler les véhicules provenant des différents axes routiers au niveau du rond-point de Tsararano. Lors d’un contrôle comme celui de ce jeudi matin, les forces de l’ordre sont appuyées par une structure spécifique de pôle OQTF (obligation de quitter le territoire français), « qui permet donc de prendre en charge des étrangers en situation irrégulière, qui sont interpellés », complète le préfet de Mayotte, Thierry Suquet.

« On remplit deux objectifs majeurs »

En plus du contrôle fixe, deux unités mobiles de gendarmes circulent et renforcent le dispositif. « Elle permettent de faire le lien entre deux postes de contrôle », explique le colonel Jonathan Voisin, commandant de la brigade d’Orléans. Si un automobiliste venait à refuser de coopérer, ces patrouilles sont alors les primo intervenantes. « Elles sont également là pour faire de la sécurité publique, que ce soit en véhicule ou à pied », complète-t-il. Lors de ces contrôles actuellement renforcés, « on remplit deux objectifs majeurs, à la fois de présence de sécurité publique générale et également de recherche en vue d’interpeller des étrangers en situation irrégulière », admet le général.

Les contrôles matinaux montrent un renfort de la présence des gendarmes pour lutter efficacement contre l’immigration clandestine. « On sait qu’on a énormément de mouvements tôt le matin et dans l’après-midi d’étrangers en situation irrégulière, qui peuvent aller à des activités professionnelles particulières », reconnait le général. C’est là, où les forces de l’ordre doivent effectuer les contrôles. La répétition de ces derniers marque une présence sur le terrain des forces de l’ordre. Le passage est obligatoire par l’un des points, avec un réseau d’axes routiers relativement contraint. « D’une façon où d’une autre, pour quelqu’un qui doit embaucher, il tombera sur un élément de contrôle de la gendarmerie », confirme-t-il. Installés sur la journée, les points de contrôle deviennent alors inévitables.

Des dispositifs complémentaires

Ces contrôles se déroulent à quelques jours avant l’arrivée du ministre de l’Intérieur et des Outre-mer, Gérald Darmanin, qui sera ce week-end à Mayotte. L’opération Wuambushu, débuté il y a deux mois, devait permettre d’accélérer les opérations de lutte contre la délinquance, les démolitions d’habitats insalubres et la lutte contre l’immigration clandestine. « On a obtenu beaucoup de renforts pour le faire », concède le délégué du gouvernement. Le ministre va « venir effectivement tirer les bilans. Mais je crois surtout que dans l’esprit du ministre […], c’est comment on va continuer », note le préfet. En effet, l’objectif serait de poursuivre ce qui est déjà déployé et « de considérer que ce qu’on a mis en place ces dernières semaines, doit perdurer ».

Une lutte contre l’immigration clandestine menée sur terre, mais qui continue également en mer. « Les dispositifs sont complémentaires », affirme Thierry Suquet. Des navires se trouvent en mer en permanence, notamment une vedette de la gendarmerie maritime et deux intercepteurs qui permettent d’aller au-devant des embarcations arrivant des Comores. En parallèle, une couverture aérienne est également assurée avec des rotations quotidiennes d’avions qui complètent le dispositif. Sans pour autant valider l’arrêt des arrivées des navires clandestins, le délégué du gouvernement assure que « une partie des kwassas interceptés étaient beaucoup moins remplis ».

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