Malgré une demande de « levée immédiate » formulée par le préfet de Mayotte Thierry Suquet, de nombreux barrages empêchaient le passage des automobilistes ce lundi matin. Des barricades ont été dressées tôt dans la matinée dans les communes suivantes : Chirongui, Chiconi, Koungou, Bandraboua et Tsararano, selon la gendarmerie. La situation serait, au moment où nous écrivons ces lignes, revenue dans l’ordre. « Normalement, c’est dégagé, on tient les points mais on peut difficilement y rester ad vitam æternam », concède un officier.
Vendredi dernier, Thierry Suquet a durci le ton, décrivant une situation « catastrophique », en guise de bilan de la première semaine de blocage, sur fond de crise migratoire et sécuritaire, rappelant les « conséquences désastreuses » des blocages de 2011 et 2018 pour « l’économie et surtout pour l’emploi ainsi que le développement de l’île ». Ce jour, le préfet de Mayotte en « appelle au bon sens » et demande, une nouvelle fois, la levée des barrages selon le souhait de « la majorité silencieuse et des acteurs économiques ».
Le Collectif des Citoyens de Mayotte manifeste en même temps devant la préfecture, à Mamoudzou. Mobilisé contre le camp dit du stade Cavani, désormais démantelé, il souhaite de nouveau interpeller les services de l’Etat au sujet de la prise en charge des demandeurs d’asile. D’après un premier décompte, 77 migrants ont quitté définitivement le stade jeudi. Une quarantaine de demandeurs d’asile devraient être reconduits vers l’hexagone dès cette semaine.