Conseil : Malika Djoumoi, l’excellence mahoraise qui s’exporte en Europe

Mahoraise, originaire de Mamoudzou, Malika Djoumoi vise l’excellence. Elle fait partie des rares jeunes diplômés qui ont réussi à intégrer un cabinet d’audit du groupe Big Four. Un groupement des quatre cabinets d’audit et de conseil les plus influents au monde. La jeune femme est actuellement en poste au Luxembourg où elle compte se perfectionner avant de rentrer dans son île natale, Mayotte.

À seulement 23 ans, Malika Djoumoi a déjà atteint ses objectifs et est même allée au-delà. Elle a intégré l’Institut d’administration des entreprises (IAE) de Poitiers et en est ressortie diplômée d’un Master 2 comptabilité contrôle d’audit. Dès la fin de ses études, elle tombe sur une opportunité qu’elle ne peut laisser passer. « J’ai vu qu’un cabinet du groupe Big Four recrutait un comptable au Luxembourg. J’avais l’intention de travailler en région parisienne, mais j’ai immédiatement postulé lorsque j’ai vu l’annonce », se souvient la jeune femme, âgée de 22 ans à ce moment-là. Considérée comme junior, elle réussit tout de même à obtenir le poste. Les cabinets d’audit Big Four sont réputés pour être les meilleurs au monde, Malika Djoumoi a donc parfaitement conscience de la chance qu’elle a.

Cette expérience rend son curriculum vitae plus qualitatif et lui permet de s’exporter au-delà des frontières françaises. « Le Luxembourg est arrivé par hasard et je m’y sens très bien. L’audit au Luxembourg est quelque chose de très réputé et il y a plein d’opportunités. C’est bien aussi parce que je ne suis pas dépaysée. Les gens parlent français, allemand et luxembourgeois donc je ne me sens pas à l’étranger, mais je sais que je ne suis pas en France », souligne-t-elle. L’aventure européenne plaît d’autant plus à Malika Djoumoi qu’elle s’accompagne d’une très bonne rémunération ! « Pour quelqu’un qui sort du public et non du privé comme moi, c’est plus intéressant de commencer dans un grand cabinet au Luxembourg plutôt que dans un grand cabinet en métropole. Je suis au même niveau que ceux qui font HEC ou d’autres grandes écoles », assure-t-elle. La comptable a commencé à travailler en octobre 2020, et elle a l’intention d’y rester quelque temps pour se forger et gagner en expérience.

 

Rigueur et détermination, les clés du succès

 

Malika Djoumoi a obtenu son baccalauréat économique et social à seulement 16 ans. Comme la grande majorité des bacheliers mahorais, elle quitte Mayotte pour poursuivre ses études en métropole. « C’était un peu compliqué, parce que j’étais très jeune et la métropole était un vrai changement pour moi. J’ai donc choisi d’aller à Saint-Nazaire parce que j’avais de la famille là-bas et ça me rassurait », indique-t-elle. Elle s’entoure également d’étudiants mahorais pour se sentir moins seule. Un entourage qui a joué un rôle déterminant dans sa réussite, insiste-t-elle. Mais si la jeune femme a réussi à gravir les échelons, c’est surtout parce qu’elle a fait du travail son meilleur allié. « Les études de comptabilité ne sont pas difficiles, mais cela demande beaucoup de rigueur. Il faut se donner un cadre et faire le travail demandé. » Elle était également motivée à mettre en application le plan de carrière qu’elle avait élaboré dès le début de ses études. « Je savais où je voulais aller, et le fait d’avoir un objectif très clair m’a aidée à me motiver », assure Malika Djoumoi.

À l’obtention de son diplôme, elle se dit heureuse de ne pas s’être éloignée de sa famille « pour rien », mais elle est aussi contente de pouvoir tordre le cou aux préjugés qui l’ont suivie durant ses études supérieures. « Quand on vient de l’Outre-mer, parfois on subit du mépris de la part des professeurs et des élèves. Il est donc important d’avoir confiance en soi, en ce que l’on a appris, et continuer à travailler », déclare la comptable. Elle parle en connaissance de cause puisqu’elle affirme avoir subi cette arrogance. « Durant mes premières années à Saint-Nazaire, je n’étais pas major de ma promo, mais j’avais eu les meilleures notes dans quelques matières et une professeure m’a dit que connaissant le niveau de Mayotte, elle ne s’attendait pas à ça. C’est une remarque qui m’avait surprise, car j’avais un très bon dossier. Il ne faut pas oublier qu’il y a des éléments très bons chez nous aussi. »

Un manque de considération qu’elle remarque également auprès de ses camarades, mais qu’importe ! Elle ne perdra jamais de vue ses objectifs. Aujourd’hui, la carrière de Malika Djoumoi n’en est qu’à ses débuts, mais elle dépasse déjà tout ce qu’elle avait espéré. Si pour l’instant, elle se plaît au Luxembourg, elle envisage de rentrer chez elle à Mayotte. Un jour. Car si elle veut se mettre « au service de son île et faire quelque chose de bien », l’heure est encore aux rêves de sommets et d’aventures.

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Mayotte Hebdo n°1116

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