Ce mouvement qui est initié par les enseignants et le personnel administratif vise à obtenir la régularisation des salaires des mois de mai et de juin. Les grévistes veulent aussi que les autorités leur garantissent un paiement régulier jusqu’en septembre.
C’est à travers un courrier envoyé, ce mercredi, au gouvernement comorien que les enseignants et le personnel de l’Université des Comores ont annoncé entrer en grève illimitée dès ce jeudi 27 juin. L’information nous a été confirmée par le secrétaire général du syndicat des enseignants de l’Université des Comores (Sneuc), Abdou Saïd Mouignidaho. « Monsieur le ministre, suite au préavis de grève déposé par les deux syndicats de l’UDC le 21 juin 2024, par ce courrier, nous vous informons de la volonté commune de cesser le travail dans le cadre d’un mot d’ordre de grève. Ce mouvement de grève débutera le 27 juin 2024 pour une durée illimitée. Ce mot d’ordre de grève concerne les personnels enseignants et les personnels administratifs », lit-on dans le courrier auquel nous avons eu accès. Cette nouvelle crise bloque la délibération des examens de fin d’année. De nombreux départements n’ont toujours pas publié les résultats de ce deuxième semestre. A noter que les étudiants qui ne parviennent pas à valider l’année sont obligés de passer en deuxième session. Mais puisque le personnel fermera les bureaux, et que les enseignants vont rester chez eux, tout va être bloqué.
La décision d’observer une grève pour une durée indéterminée a été prise ce mercredi, à l’issue d’une réunion à laquelle les deux groupes syndicaux ont assisté : le syndicat des enseignants ainsi que le syndicat du personnel Iatos, qui regroupe tous les employés travaillant dans l’administration. Le motif derrière cette crise est un problème de règlement de salaires.
Le flou sur les cinq prochains mois
Jusqu’à présent, les enseignants et le personnel comptent deux mois d’impayés : mai et juin. Mais le plus inquiétant est qu’il n’y a aucune garantie que d’ici septembre la situation va s’arranger. En effet, parmi les raisons qui ont obligé les grévistes à lancer un préavis est que récemment, le président provisoire de l’Université, Ibouroi Ali Tabibou, a déclaré son incapacité de payer les cinq prochains mois. « Si avril a été versé, c’est parce qu’ils ont contracté un prêt auprès d’une banque. Du coup, pour éviter une accumulation d’arriérés, nous avons interpellé le gouvernement afin de nous trouver une solution », a indiqué, le secrétaire général du Sneuc, qui a fait savoir que jusqu’à maintenant les autorités trainent les pieds. Ce silence est à l’origine de cette grève. Dans leur courrier de préavis en date du 21 juin, les deux syndicats avaient dévoilé la démarche entamée avant de brandir la menace de la grève. « Le syndicat national des enseignants de l’Université des Comores et le Syndicat national du personnel dministratif de l’Université des Comores avons entamé des négociations avec nos autorités compétentes afin de trouver une solution à cette situation préoccupante. Malgré notre collaboration avec nos autorités compétentes, aucune garantie effective de prise en charge de nos salaires n’est approuvée jusqu’à présent par le gouvernement », avaient écrit les secrétaires généreux des organisations syndicales. En plus de revendications salariales, les grévistes exigent la mise en place des organes décisionnels de l’Université à l’instar du conseil d’administration et le conseil scientifique. Depuis la démission du président Saïd Bourhane en 2018, le président Azali Assoumani s’est immiscé dans les affaires de l’Université et nomme les administrateurs jusqu’à nos jours.
Au mois de décembre dernier, une nouvelle loi sur l’enseignement supérieur, censée rétablir l’ordre institutionnel a été promulguée. Mais jusqu’à maintenant, elle n’est pas entrée en vigueur.
Journaliste presse écrite basé aux #Comores. Travaille chez @alwatwancomore
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