L’Office national d’importation et de commercialisation de riz aux Comores a fait le point sur des sacs de riz qui contiendraient des morceaux de plastique aux Comores. Des explications qui se sont imposées comme nécessaires après la diffusion sur les réseaux sociaux de plusieurs vidéos montrant du riz contaminé au plastique, en pleine période de pénurie.
C’est la panique en ce moment aux Comores depuis la publication sur les réseaux sociaux depuis trois jours de deux vidéos dans lesquelles des habitants affirment avoir découvert des corps étrangers, notamment des morceaux de plastique, dans des sacs de riz ordinaire. Le premier témoignage vient d’une femme qui a filmé la scène où elle montre une assiette avec des morceaux ressemblant à des vers. Elle dit que tout cela provient d’un riz ordinaire. Le lendemain, un chef d’une localité appelée Ivembeni, située à l’ouest de la Grande Comore, a également, toujours sur Facebook, fait une déclaration dans laquelle il lance l’alerte. La personne qui tenait le smartphone zoomait au point de laisser apparaître ces corps étrangers retrouvés dans un sac de riz de 25 kilogrammes. Pour lever les doutes et balayer les théories complotistes, le consommateur a demandé au cameraman de s’approcher pour bien visionner. Effectivement les éléments cités étaient perceptibles. Le chef de la localité a confirmé que plusieurs foyers ont fait ces mêmes découvertes.
Le riz ordinaire est le produit le plus consommé par la population comorienne. Depuis plus de 40 ans, l’État a créé une entreprise nationale pour tout gérer. C’est l’Office national d’importation et de commercialisation de riz aux Comores (Onicor). La société qui rencontre des difficultés financières depuis quelques années commande et vend aux grossistes le riz avant même que le produit ne soit sorti des douanes. L’Onicor a le monopole jusqu’à présent, même si fin juillet 2023, le gouvernement a sorti un décret qui libéralise le secteur. En attendant que la procédure soit achevée pour permettre à de grands commerçants de se positionner, l’Onicor reste la seule institution autorisée à distribuer le riz ordinaire. Ainsi, face aux craintes nées après la publication des vidéos de ces derniers jours, la direction de l’Onicor a tenu une conférence de presse ce mercredi.
“Personne ne nous a saisis”
L’entreprise publique dit dans un premier temps comprendre que de telles révélations suscitent une inquiétude grandissante. « Mais, on n’a jamais fui nos responsabilités. Toutefois, il convient de souligner qu’à propos de ces corps étrangers découverts, personne ne nous a saisis. Ce qui nous aurait permis de retracer au plus vite l’origine du sac jusqu’au bout. Mais cela ne nous a pas empêché de mener des investigations. C’est vrai, un de nos clients, qui avait acheté auprès de nos grands fournisseurs 60 sacs, a reconnu avoir vendu à cette personne qui a découvert les plastiques. Il s’avère que ce lot fait partie de la dernière cargaison déchargée mi-mai« , a reconnu, le directeur commercial, Omardine Mohamed. Il notera en revanche qu’excepté ce signalement, aucun consommateur implanté dans la région où l’on a fait ces révélations ne s’est plaint de la qualité de la céréale blanche. « Nous regrettons qu’il ne se soit pas tourné vers nous, ce qui aurait pu faciliter l’enquête avec le numéro de série du sac. Encore une fois, nous assurons à la population que nous ne commandons pas une cargaison sans tenir compte de tous les aspects de qualité« , a rajouté le directeur commercial. Il acquiesce que dans la dernière cargaison reçue, l’Onicor a essuyé des pertes dues à des conteneurs mouillés après 45 jours de transit au port d’Anjouan, au point d’impacter une quantité importante de riz. Une demi-grossiste a confié à Flash Infos que sur un conteneur qu’elle a voulu acheter, seuls 500 sacs sur 1200 ont pu être récupérés.
“Nous sommes strictes quant à la qualité du riz que nous importons »
Mais, ont assuré les conférenciers, tous les conteneurs jugés non consommables ont été mis sous scellé en présence du service phytosanitaire du pays. « C’est dire que nous sommes strictes quant à la qualité du riz que nous importons« , a martelé, le conseiller technique auprès du directeur général, Amerdine Mohamed, qui a détaillé les étapes de certification qu’ils suivent scrupuleusement depuis le pays d’importation jusqu’à la livraison à Moroni. Il a précisé que, contrairement à de nombreux pays africains, les Comores, en dépit de sa consommation négligeable (60 000 tonnes par an), commandent du riz avec 10% de brisures. « Ce n’est pas tout, pour l’inspection, nous travaillons avec un des leaders mondiaux en la matière à savoir l’entreprise suisse SGS. Une fois à Moroni, nous envoyons des échantillons en France pour vérification avant de payer le reste au fournisseur« , s’est vanté Amerdine Mohamed. Raison pour laquelle le chef de la logistique de l’Onicor dit être prudent par rapport aux produits retrouvés dans le sac de 25 kilogrammes mis en ligne. Sûr de lui, il promet des poursuites judiciaires contre ceux qui ont tenté de nuire à l’image du pays. A l’entendre, il ne peut s’agir que d’un cas isolé. Le service phytosanitaire ne s’est pas encore prononcé. A propos de la pénurie qui touche les trois îles plus particulièrement, Anjouan et Moheli, l’Onicor a annoncé le déchargement d’ici quelques jours de conteneurs de riz.
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