Commémoration des déportés de la Seconde guerre mondiale à Pamandzi sous Covid-19

Le dernier dimanche d’avril est la journée nationale du souvenir de la déportation. Des commémorations sont organisées sur tout le territoire national pour rappeler cette partie sombre de l’histoire de la France pendant la Seconde guerre mondiale. Même si Mayotte n’a pas été touchée, il est important pour les représentants du gouvernement d’honorer la mémoire des déportés, notamment auprès des jeunes. Une cérémonie de commémoration a eu lieu ce dimanche à Pamandzi, mais Covid-19 oblige, le public n’a pas pu y assister.

8h30 précise, le son qui sort de la trompette résonne sur la place de la mairie à Pamandzi. Il marque le début de la cérémonie de commémoration en hommage aux déportés de la Seconde guerre mondiale. En temps normal, le lieu aurait été rempli d’élèves, d’anciens combattants, de différents élus, ou encore d’historiens. Mais le contexte sanitaire ne permet toujours pas l’organisation de cérémonie en présence de public. Alors celle-ci a lieu avec un nombre restreint de personnes. La directrice de cabinet du préfet de Mayotte et le maire de Pamandzi sont les principaux acteurs, entourés de quelques adjoints.

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« Dans l’avenir, il est important que l’on puisse associer plus de personnes et notamment la jeune génération… Demain, elle doit pouvoir expliquer tout cela, mais il faut qu’elle ait été informée, formée et qu’on lui ait donné tous les éléments de compréhension », déclare Laurence Carval, la directrice de cabinet du préfet. Conscient de ce travail de préservation de mémoire, la commune de Pamandzi dit mettre en œuvre des actions pour instruire les plus jeunes. « On fait des animations, notamment au niveau de la bibliothèque qui était fermée depuis quatre-cinq ans et que j’ai rouvert. C’est un lieu de lecture qui permet aussi de réfléchir sur ce qu’il s’est passé. C’est d’autant plus important dans ce contexte de violence commis par des jeunes contre des jeunes. On est là pour les accompagner à ne pas faire ce genre de massacre », affirme Madi Souf, le première magistrat de la commune.

 

Mayotte épargnée, mais Mayotte solidaire

 

Selon les historiens, Mayotte n’a pas été touchée par cette période sombre de l’histoire, mais il est nécessaire de la rappeler. « C’est l’ensemble de la communauté nationale qui se recueille, qu’elle ait été atteinte dans sa chaire ou pas. Que l’on soit à Mayotte ou ailleurs, je pense qu’il est important que tout le monde puisse avoir cette vision de ce que peut donner une société dont les règles qui prévalent à son fonctionnement sont ceux d’une catégorisation des personnes et d’une non reconnaissance du statut d’être humain à une personne », souligne Laurence Carval.

Maintenir cette commémoration à Mayotte est un moyen de montrer notre solidarité au peuple massacré pendant la Seconde guerre mondiale. Elle change également les habitudes des Mahorais. « À chaque fois, on nous indexe d’être une société orale. Il faudrait donc garder au moins ces souvenirs qui nous restent. Un jour comme aujourd’hui sert à rappeler aux jeunes qu’il y a eu des horreurs pendant la deuxième guerre mondiale », selon Madi Souf. C’est donc ensemble, de manière solennelle, que la directrice de cabinet du préfet et le maire de Pamandzi ont déposé la gerbe sur le symbole patriotique de place de la mairie qui rend hommage aux enfants morts pour la France.

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