Dans le cadre du dispositif de l’Union européenne, « Discover EU », le centre régional d’information jeunesse (Crij) emmène cinq jeunes adultes en Belgique. Au programme, visite du Parlement européen, du musée de l’Europe et de la Cité des métiers pour « s’ouvrir sur le monde » et inspirer des vocations.
« Il ne faut pas arriver en retard à l’aéroport », prévient Abdillah Said Ali, responsable mobilité du centre régional d’information jeunesse (Crij). Quelques jeunes étaient réunis, mercredi matin, dans les locaux de l’association à Cavani pour assister à la réunion d’information sur le dispositif « Discover UE ». Parmi eux, Ali, Media, Moina Hairia, Ismaël et Soilahadine sont sur le départ. Dans quelques jours, le 5 novembre, ils vont s’envoler pour la Belgique, accompagnés d’Abdillah Said Ali jusqu’au 11 novembre. Selon lui, c’est l’occasion pour les jeunes d’acquérir une « autonomie », mais aussi d’en apprendre plus sur l’Europe et les formations qui y sont proposées. « Beaucoup ne pensent qu’à la métropole en termes de formation. Alors on a aussi organisé une visite à la Cité des métiers de Bruxelles pour qu’ils puissent découvrir des opportunités », argue le responsable. Le dispositif, mis en place par l’Union européenne, permet à des jeunes de pays faisant partie du programme Erasmus + de découvrir l’Europe en train. Et le Crij bénéficie de financements pour trois destinations. La première est donc la Belgique.
Un programme chargé
Les critères pour y participer sont les suivants : être en situation régulière sur le territoire mahorais, et avoir 18 ans le premier jour du séjour. Ce dernier critère complique pas mal les choses pour Abdillah Said Ali, « nous avons eu une quinzaine de candidatures pour partir en Belgique, mais beaucoup n’avaient pas l’âge requis ». La sélection se fait sur la base de la motivation, et non sur les diplômes obtenus, « car on sait que vous n’en avez pas à cet âge », rigole le futur accompagnateur. Les cinq jeunes qui ont été retenus sont d’ailleurs en « contrat d’engagement jeune », qui les aide à définir leur projet professionnel. Pour Moina Hairia, c’est la possibilité de se rendre à la Cité des Métiers de Bruxelles qui l’a poussée à présenter son dossier, « parce que j’ai besoin de trouver une école ou une formation ». Bien sûr, tous s’enthousiasment de la possibilité de découvrir l’Europe et la Belgique, de « s’ouvrir au monde ». « Et on ne va pas juste dormir à l’hôtel », avertit Abdillah Said Ali : le programme est chargé avec une visite au Musée de l’Europe, du Parlement, du parc mini Europe, de la Cité des Métiers, de sites historiques à Bruges, Namur… Toutes ces activités vont être effectuées en train pour mieux apprécier les paysages, une solution écologique pour se déplacer. Et à la fin de ces étapes, prérequis de « Discover EU », les jeunes vont devoir écrire des comptes-rendus de ce qu’ils ont appris.
« On essayera de donner des nouvelles »
« Et il faut rassurer les parents », s’esclaffe Mohamed Nassor, directeur du Crij. Il se souvient d’une jeune fille qui souhaitait partir en Angleterre en attendant de repasser son baccalauréat et dont le père était très inquiet. « Dans ce cas, on fait un véritable travail de médiation et on accompagne aussi les parents », précise Abdillah Said Ali. Il tient à remercier les parents de soutenir leurs enfants, « même si on sait que ce n’est pas facile » en concluant tout sourire : « on essayera de vous donner des nouvelles pendant le voyage ». Un message qui concerne directement Andilati, la mère de Media, venue assister à la réunion. Elle est contente pour son unique fille, même si elle s’inquiète toujours pour elle, et ce « même quand elle est à la maison ». Une occasion de connaître la Belgique… mais aussi de faire connaître Mayotte. Une rencontre est prévue avec d’autres jeunes de leur âge et c’est l’occasion parfaite de décrire l’île aux parfums. Une présentation visuelle a été préparée par les voyageurs sur la culture, les sites touristiques, les traditions, les préoccupations quotidiennes des Mahorais… S’ils ne sont « que » cinq à partir, deux autres projets sont à venir. Et les prochaines destinations sont l’Espagne et le Portugal. Le centre n’exclut pas la possibilité de s’engager dans d’autres dispositifs, « nous vivons dans une zone entourée de pays à connaître, comme l’Afrique du Sud, les Seychelles, Maurice, les Comores… », souligne le responsable mobilité.
Si tout le monde se réjouit du projet, qui est entièrement financé par l’Union européenne, il peine à trouver des candidats. La question de l’âge, les réticences de la famille en sont les principaux facteurs. Alors le Crij ambitionne de faire connaître le dispositif, notamment aux classes de terminale.
Fraîchement arrivée sur l’île, je suis journaliste à Mayotte Hebdo et Flash Infos. Passionnée par les actualités internationales et jeunesses, je suis touche-à-tout. Mon allure lente et maladroite à scooter vous permettra de me repérer aisément.