Déployés dans beaucoup de quartiers de Mamoudzou, les parents-relais permettent chaque jour aux enfants de se rendre en sécurité à l’école ou dans les établissements secondaires. Ce vendredi 26 mai, ces bénévoles ont pu rencontrer le préfet de Mayotte, Thierry Suquet, à Kawéni.
Ils jalonnent les routes de Mamoudzou, tous les matins, affublés de leurs gilets jaunes fluorescents. Les parents-relais, un dispositif de surveillance des élèves, ont investi peu à peu à la ville de Mamoudzou. Il y en aurait 500 aujourd’hui, dont 200 rien qu’à Kawéni. « Un succès », selon Chaharoumani Chamassi, le directeur de la police municipale, qui a pu en vanter les mérites au préfet de Mayotte. En effet, ce vendredi matin, Thierry Suquet a rencontré certains de ces bénévoles qui se lèvent tôt le matin pour accompagner les milliers d’élèves qui se rendent dans les écoles et les établissements secondaires de la ville. « C’est important qu’il y ait des parents qui accompagnent des enfants à l’école, parce que c’est important qu’il y ait des adultes pour que les choses se passent bien et tranquillement », leur a dit le préfet de Mayotte. « Ce genre de démarche peut servir d’exemple sur ce qu’on peut faire à Mayotte. »
Parfois sans emploi ou avant de se rendre au travail, les parents-relais donnent de leur temps aux enfants. Ils le font de différentes manières. Certains coordonnent, d’autres régulent la circulation aux passages-piétons, quelques-uns accompagnent des groupes d’élèves jusqu’à la porte de leur établissement. « Il y en a qui sont là le matin et plusieurs dans l’après-midi. Ils restent des heures sous la chaleur », a rappelé Hamid Soumeth, de l’association de Kawéni, Amis des îles. C’est là le fonctionnement particulier de ce dispositif. Ce sont les associations locales qui recrutent et fournissent des bénévoles. Interrogé sur un possible relâchement au fur et à mesure de la part des volontaires, Chaharoumani Chamassi a réfuté : « On a le même nombre de parents depuis le début, ils sont fidèles au poste. Ils le font d’abord pour leurs enfants ».
Plus de moyens demandés
Elles ont beau faire ça de manière désintéressée, les associations ont profité de la rencontre pour faire plusieurs demandes. « Je vais commencer par rassurer tout le monde. La municipalité va bien octroyer 10.000 euros par association participante », a indiqué le directeur de la police. Les coordinateurs espèrent ainsi pouvoir fournir en bouteilles d’eau ou casquettes les parents. Ils demandent aussi à être équipés de sifflets ou de talkies-walkies. Alors que certains remplissent leurs missions du mieux qu’ils le peuvent, les associations aimeraient un peu de formation pour leur venir en aide. Tandis qu’à Kawéni, le système est déjà bien rodé, elles voudraient que les entreprises locales leur donnent un coup de pouce, arguant que leur présence dissuade les vols et les actes de vandalisme.
Le directeur de la police ne les a pas découragées à faire transmettre leurs doléances. Au contraire, celui qui à l’initiative du dispositif est plutôt satisfait du résultat sur le terrain. Il espère d’ailleurs étendre le dispositif à Cavani et surtout autour du lycée Younoussa-Bamana, source de problèmes d’insécurité dernièrement.