Voulant réaliser un centre culturel musulman au centre de Mamoudzou, l’association Masdjid el Djoumoi de Mamoudzou cherche des financements. Cela débute par un appel aux dons, un madjliss, organisé ce samedi 26 novembre, de 9h à 14h30, sur le parvis de la MJC de M’gombani.
Avec sa mosquée devenue trop étroite, l’association Masdjid el Djoumoi de Mamoudzou compte depuis de très nombreuses années sur un nouvel endroit pour accueillir des fidèles. Le projet de « L’espace de témoignage et de la découverte de la culture musulmane de Mayotte » devrait y remédier.
En quoi consiste le projet ?
Lors de la prière du vendredi, la grande mosquée de Mamoudzou ne peut pas accueillir plus d’un millier de croyants, déplore l’association. Imaginé par le cabinet d’architecture Tand’M, le nouveau lieu devrait en recevoir 2.000, et même 3.000 avec les annexes. Avec sa coupole un peu futuriste et son minaret de 32 mètres de haut, le bâtiment comportera également une chambre mortuaire, un auditorium, une madrassa, une bibliothèque et un parking, pour l’instant, d’une quarantaine de places. Pour l’emplacement, il est déjà tout trouvé sur un espace entre la rue du Commerce et celle de M’gombani, l’entrée se faisant par cette dernière. Même si des études sont encore à faire, un planning des travaux est déjà prévu à l’horizon fin 2023.
Pourquoi ce n’est pas qu’une simple mosquée ?
« Il y a un projet éducatif », argue Habib Souffou Hadja, le vice-président de l’association, lors d’une conférence de presse, ce lundi, à la MJC de M’gombani. « On veut que les jeunes qui traînent dans la rue aillent à la mosquée. » D’où un auditorium et une madrassa prévus dans le projet initial. « On ne veut pas en faire un lieu austère. On pourra y prendre un café, écouter de la musique. » Le bureau de l’association défend un lieu ouvert à l’extérieur. « On veut démontrer que l’islam peut vivre avec la république. Et même servir d’exemple en métropole », poursuit le vice-président. « Historiquement, dans la culture musulmane, la mosquée est un centre de vie », ajoute Aress Saïd Ali, qui s’occupe du volet communication.
Combien coûte-il ?
Un prévisionnel table sur treize millions d’euros. « La levée de fonds se fera à travers Mayotte et la communauté mahoraise à l’extérieur », espère l’attaché de presse. « Les entreprises peuvent aussi participer et avoir des déductions fiscales », renchérit le secrétaire de l’association, Nawirdine Nafion. Au financement des travaux, s’ajoutent le coût de fonctionnement du lieu et des salariés dédiés. Une partie de l’espace représentant 300 mètres carrés et qui donne sur la rue du Commerce pourra être consacré à des commerces justement ou des services. Cela assurerait un loyer de quelques milliers d’euros.
Est-ce que des partenaires institutionnels suivent ?
Malgré un Département qui a prêté une oreille attentive pendant un temps, le projet n’est pas vraiment soutenu autrement que par des fidèles. Une situation que regrette l’association qui défend une vision qui doit dépasser le simple cadre du culte. « Rien n’interdit les institutions de financer un tel projet », estime d’ailleurs le secrétaire de l’association.
En quoi va constituer l’événement de samedi ?
Alors que le madjliss a d’habitude lieu en soirée, celui-ci se fera ce samedi, de 9h à 14h30. Plusieurs moments de prières et de chants auront lieu. Un wassilati chafti, un barzangué, un chadi et un moulidi sont au programme, tandis qu’un debaa clôture cette journée spéciale. Des élèves de madrassas de Mamoudzou y réciteront des versets du Coran en milieu de matinée, tandis qu’une présentation du projet suivra. Il y aura même des plats traditionnels en vente pour le prix de cinq euros. Les fidèles ou ceux qui veulent simplement soutenir le projet auront des urnes pour les dons. « Ils pourront même payer par carte bleue », fait remarquer Aress Saïd Ali, qui promet qu’un comptage public permettra d’assurer la transparence du projet.
Samedi 26 novembre, de 9h à 14h30, sur le parvis de la MJC de M’gombani, à Mamoudzou, madjliss pour le projet « L’espace de témoignage et de la découverte de la culture musulmane de Mayotte ».