Les syndicats CGT-May Poste et Sud PTT ont déposé un préavis de grève à partir du 12 décembre. Ils réclament notamment une garantie de toucher la prime contre la vie chère et de meilleures conditions de travail. Les mêmes revendications que l’été dernier, durant la grève qui avait duré près de trois semaines.
Comme un air de déjà vu, le rendez-vous est donné au centre de tri de Kawéni, par les organisations syndicales CGT-May Poste et Sud PTT, jeudi prochain. Un préavis de grève a été déposé par ces dernières, à partir du 12 décembre. Les revendications sont les mêmes qu’en juin et juillet dernier, lorsque plusieurs salariés de La Poste s’étaient mis en grève durant trois semaines. Mais cette fois-ci, elle va avoir lieu lors d’une période particulièrement chargée, alors que les colis et les lettres s’échangent par milliers à l’approche des fêtes.
Les revendications portaient, cet été, sur les pensions de retraite, car certains ne les auraient pas perçus depuis deux ans, la prime de la vie chère inexistante à Mayotte, l’organisation des salariés et les conditions de travail. À la suite de cette grève, deux points bloquaient encore « sur la prime de vie chère et les conditions de travail », explique Anli Saïd, secrétaire départemental de la CGT-May Poste. Une étude a été menée par la direction pour tenter de proposer des solutions et devait notamment porter sur les conditions et le montant d’attribution de la prime. Elle a été présentée en octobre, mais là, les syndicalistes ont mis le holà, « parce qu’elle ne nous convenait pas ». Ils demandent « un engagement ferme sur la prime de 150 euros par mois, la rétroactivité et une certification pour une clause de revoyure annuelle », car pour l’instant, aucun document officiel n’atteste des promesses tenues par la direction lors des protocoles de fin de grèves. « Ce n’est pas normal de nous laisser comme ça », estime Anli Saïd. Si Catherine Garnier-Amouroux, directrice du réseau Outre-mer et déléguée régionale du groupe La Poste, a échangé avec les salariés lors de sa venue en novembre, elle n’a pas convaincu les syndicats.
Une situation vécue comme injuste, « on nous dit que c’est en négociation au niveau national alors que ça ne s’est jamais passé comme dans les DOM », s’agace le syndicaliste. « Pourquoi il y a deux traitements entre les DOM ? On est tous des postiers. Il n’y a pas de raison. » D’autant que cette prime contre la vie chère est bien effective dans les autres départements d’Outre-mer et qu’elle est réclamée à Mayotte depuis de nombreuses années, en vain.
Une mauvaise communication
Mais elle ne concentre pas toutes les revendications : « Après, il y a la partie conditions de travail. Il devait y avoir un facteur référent pour voir les difficultés et comment améliorer les tournées, un point sur les projets immobiliers à Mayotte qui devait se tenir tous les trois mois dont on n’a pas vu la couleur. Et aussi, un plan de renouvellement du parc automobile dont on n’a pas entendu parler », déplore la CGT-May Poste. D’autres cas, plus particuliers, sont également compris dans les doléances, comme celui d’une salariée qui travaille depuis plus d’une décennie dans l’entreprise et qui n’a toujours pas été cdisée. Néanmoins, un point commun se dessine, un manque de communication avec la direction, « pas un syndicat n’est satisfait de ses relations avec elle », considère la CGT- May Poste.
Fraîchement arrivée sur l’île, je suis journaliste à Mayotte Hebdo et Flash Infos. Passionnée par les actualités internationales et jeunesses, je suis touche-à-tout. Mon allure lente et maladroite à scooter vous permettra de me repérer aisément.