« Caribus aura un impact positif si la population joue le jeu »

La cérémonie des vœux de la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou, ce vendredi 27 janvier 2023, à Tsararano, a permis à Rachadi Saindou de faire le point sur les projets en cours. Le président de la collectivité a aussi lancé officiellement le site internet de la Cadéma, signé un contrat de relance avec le préfet de Mayotte (voir encadré) et remercié agents de surveillance de la voie publique (ASVP) et ambassadeurs éco-geste. 

S’il y a bien un chantier de la Cadéma (communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou) qui n’est passé inaperçu en 2022, c’est celui du Caribus. Même la cérémonie de ce vendredi a pu démontrer la nécessité d’un nouveau mode alternatif pour réguler le trafic routier sur les deux communes. En effet, plusieurs élus ou officiels ont été retardés par les bouchons habituels du vendredi après-midi. Un problème récurrent certes, mais un argument de choix pour le président de la Cadéma, Rachadi Saindou, fier du coup d’accélérateur opéré par le Caribus en 2022. « J’aimerais qu’il aboutisse sans faille. Ce projet aura un impact très positif si la population joue le jeu, parce que l’idée, c’est de ne plus descendre à Mamoudzou avec son véhicule individuel », fait-il remarquer. Le chantier, sur lequel la Cadéma mise beaucoup, avance bien au sud de Mamoudzou. Les bouchons, devenus plus importants avec l’apparition d’un feu de croisement à Passamaïnty, ont même eu l’avantage de mettre en place « un pré-Caribus » avec un système de navettes « plébiscitées » rejoignant la capitale économique de l’île. 

Et le chef de la collectivité aux 90.000 habitants ne compte pas s’arrêter là. « L’avenir de la mobilité à Mayotte, c’est le maritime », fait-il valoir. Il compte, avec les services de l’État et du Département, mettre en place les navettes maritimes « très prochainement ». Un appel d’offres va d’ailleurs être lancé pour les pontons d’Iloni et de la plage du Pendu (Hamaha). Selon lui, la deuxième tranche de Caribus, qui inclura des gros travaux au nord de Mamoudzou, nécessitera « des alternatives » à la fois maritime et même par « câble ». « Ce qui est bien, c’est qu’on a déjà des études qui ont été faites », admet le président, qui veut agir vite. « Je ne suis pas quelqu’un qui parle, je suis là pour donner des solutions. » 

Un terrain pour le campus connecté d’Hajangua

Alors que le site internet (cadema.yt) a été officiellement lancé, Rachadi Saindou a rappelé que d’autres projets sont portés par la Cadéma. « 2023 sera une année intense, de mi-mandat, en réalisations. » Il rappelle que la communauté d’agglomération finance en partie le stade de Tsoundzou 1 et la Technopôle. Prévu à Hajangua, le campus connecté « moderne », qui sera « additionné d’un conservatoire », doit voir le jour sur une parcelle déjà acquise.   

« Notre agglomération est pleinement engagée dans l’amélioration de la collecte des déchets », insiste-il, en révoquant la déchetterie mobile et les campagnes de sensibilisation. Il a d’ailleurs tenu à remercier la quinzaine d’ambassadeurs éco-geste, tout comme les ASVP (agents de surveillance de la voie publique) du territoire.  

Rappelant les incertitudes économiques qui touchent le monde, il se veut optimiste. « Aujourd’hui, avec mon équipe, c’est un message de résilience, de confiance dans l’avenir, de volontarisme et d’espérance que je souhaite vous transmettre. »  

Un contrat à hauteur de 347 millions d’euros

A peine son discours terminé, le préfet de Mayotte a été invité à signer le contrat de relance et de transition écologique avec la Cadéma. Mis en place au cœur de la pandémie de coronavirus, ce type de partenariat « doit permettre d’accompagner financièrement la Cadéma dans ses nombreux projets pour développer une politique environnementale exemplaire, un aménagement équilibré du territoire, renforcer notre rôle de capitale économique de Mayotte et renforcer la citoyenneté intercommunale », annonce le président de la collectivité. « Il permet de concrétiser des actions communes de coopération entre les territoires dont les interactions pour des questions d’emplois, de mobilité, de services, de culture, de loisirs, de tourisme… influencent les projets de territoire », était-il noté dans la délibération votée par le conseil communautaire, jeudi soir. 

Pour le territoire de la Cadéma, quarante projets prioritaires ont été retenus pour un montant global de 346.937.191€. 

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