Le Collectif des citoyens de Mayotte 2018 a entamé une opération coup de poing ce jeudi 25 février devant les gares maritimes de Mamoudzou et quai Ballou en Petite-Terre. Il pointe du doigt l’organisation du Service des transports maritimes (STM). Les membres du collectif ont incité les usagers piétons à ne pas acheter leurs tickets de barge, en espérant faire réagir le Département.
C’est une bonne surprise qui attendait les usagers piétons de la barge ce jeudi. Ils étaient autorisés à passer sans payer de ticket. Un cadeau du Service des transports maritimes (STM) ? Pas vraiment. Derrière ce laissez-passer, il faut en réalité voir la main des membres du Collectif des citoyens de Mayotte 2018 qui s’inquiètent du non-respect des gestes barrières. « Ils ont baissé la fréquence des barges, les gens se regroupent en faisant la queue pour acheter les tickets ou en attendant la barge et c’est de cette manière qu’on se contamine », dénonce Safina Soula, présidente du Collectif.
Le nouveau système de portique semble également être arrivé au mauvais moment. Son fonctionnement n’est pas idéal pendant cette crise sanitaire. « Tout le monde touche ces portiques et ils ne sont même pas désinfectés ! » s’indigne la présidente du Collectif. Une accusation démentie par l’un des agents du STM présent sur les lieux. « On les nettoie toutes les demi-heures ! » Les manifestants ont tout de même réussi à faire fermer les portiques et le personnel du STM a été obligé d’ouvrir un autre accès aux passagers. La billetterie a cependant continué son fonctionnement habituel. « On ne peut pas arrêter de vendre si nous n’avons pas d’instructions venant de nos responsables », explique un membre du personnel, partagé entre ses obligations professionnelles et ses convictions.
Une opération soutenue par les usagers
Au-delà de la gratuité, les usagers de la barge soutiennent le mouvement du Collectif. « Je suis d’accord avec leurs revendications. Ces portiques sont remplis de bactéries, mais on est obligés de les toucher », indique Amir, un passager. « Moi, quand je passe par là, j’essaye de toucher avec un mouchoir parce que j’ai peur d’être contaminée en touchant les tourniquets », affirme une autre. Nadufa qui prend régulièrement la barge souhaite que le mouvement soit entendu par les élus. « J’espère que le Département se rendra compte de la dangerosité de cet outil et qu’il prendra les mesures adéquates à cette crise sanitaire. »
Le conseil départemental n’a pour l’instant pas répondu à l’appel du Collectif, mais ce dernier ne manque pas d’idées pour améliorer la situation. « Il faut que la barge soit nettoyée toutes les heures, à chaque voyage. Les portiques doivent également être désinfectés. Ils peuvent mettre des marquages au sol et sur les sièges pour que les gens ne s’agglutinent pas », recommande Safina Soula. La gratuité de la barge n’était valable que pour les piétons, mais le Collectif des citoyens de Mayotte 2018 prévient, si aucune mesure n’est prise rapidement, le ton montera d’un cran…