Auxiliaires de vie, une vocation, une destinée

Au sein du 101ème département, les structures proposant une assistance aux personnes dépendantes ne courent pas les rues. Depuis 2005, l’association Msanda Mayotte vient en aide à ces publics fragiles. Un travail effectué par les auxiliaires de vie qui sont à la fois l’épaule sur laquelle les patients peuvent compter, mais aussi une oreille pour les écouter.

“Depuis la classe de troisième, je savais que je voulais faire ce métier”, confie Jacqueline Said, auxiliaire de vie et assistante technique sur le secteur de Mamoudzou pour l’association Msanda Mayotte. Le cœur de sa profession ? Le lien avec les patients. “J’apprécie le contact humain, mais le plus important c’est bien la communication. Sans elle, nous ne pouvons pas travailler”, poursuit la professionnelle du service à la personne. À ses côtés, Fatima Mavouna, elle aussi auxiliaire de vie et assistante technique sur les régions Nord et Centre de l’île, ne s’imaginait pas dans un autre secteur d’activité. “J’aime être auprès des personnes âgées et leur apporter mon aide”, témoigne-t-elle avec beaucoup de douceur.

Toilette, repas, entretien du logement, tâches administratives ou encore activités, les auxiliaires de vie mahoraises font parties intégrantes du quotidien des personnes dont elles s’occupent. “Les gens ont de moins en moins de temps à accorder à nos aînés. Notre travail est d’être là pour eux”, souligne Jacqueline Said.

Une équipe à l’écoute

Chaque jour, les auxiliaires de vie sont la bouffée d’oxygène des personnes isolées, une passerelle avec le monde extérieur. “Nous devenons leur confident. Parfois, nous sommes les seules personnes qu’ils voient de la journée”, explique-t-elle. Un lien de confiance très fort que les professionnelles entretiennent malgré la difficulté de leur emploi. “C’est un métier dans lequel nous sommes confrontés à la finitude”, affirme Chaib El Mahamoudou, directeur adjoint de Msanda Mayotte. “Nous les accompagnons dans leur souffrance. Nous les voyons se dégrader de jour en jour et parfois même, nous les voyons partir. Mais je suis fière de mon métier, fière de leur apporter une fin de vie la plus sereine possible”, déclare Fatima Mavouna, émue d’évoquer les rencontres qui ont changé sa vie.

Aider les aidants

Véritable couteau suisse, les auxiliaires de vie épaulent en parallèle les familles de leurs patients. “Nous leur expliquons les gestes techniques à utiliser pour les manipuler ou encore les raisons de certains comportements liés à des maladies neurodégénératives”, détaille Jacqueline Said. Maillon essentiel de la chaîne de soins, les professionnelles de l’assistance à domicile créent également un lien avec le personnel soignant. “Nous tenons un carnet de suivi”, précise Fatima Mavouna. “Lorsque j’arrive le matin, si je vois que l’état de la personne s’est dégradé, je l’écris pour en informer l’infirmière ou je l’appelle en cas d’urgence.”

Des gestes simples mais tellement importants pour maintenir les personnes dépendantes le plus longtemps possible à leur domicile et dans les meilleures conditions. Des anges gardiens qui veillent sans relâche sur les plus faibles.

 

Msanda en quelques chiffres

Première structure d’aide à la personne installée sur l’île aux parfums, Msanda Mayotte suit une logique d’accompagnement des personnes à tous les stades de la vie. “Nos activités se sont longtemps concentrées sur l’aide aux personnes âgées”, relate Chaib El-Mahamoudou, directeur adjoint de la structure associative. Activité physique adaptée, télé-assistance, Msanda développe depuis 2019 des systèmes innovants pour faciliter la vie des personnes dépendantes. Aujourd’hui, l’association souhaite également mettre en avant des services d’aides ménagères, de garderie et peut-être bientôt d’aide aux devoirs. Présente sur l’ensemble du territoire avec pas moins de cent auxiliaires de vie, Msanda œuvre au quotidien pour faciliter la vie des Mahorais.

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