À l’initiative d’Alain Soulaimana, une association pour lutter contre les vols avec violences sur la plage de Sohoa a vu le jour fin février. Depuis, une cinquantaine de membres font des rondes pendant plusieurs heures le week-end afin de dissuader les « voyous » qui auraient la mauvaise idée de voler ou d’agresser les promeneurs et les nageurs.
Bonne nouvelle pour les amoureux de la plage de Sohoa ! Depuis deux week-ends, l’association Tanafou Souhoua organise des missions de surveillance sur ce lieu emblématique de l’île. L’objectif ? Lutter contre les vols avec violences qui y sévissent, notamment vers le côté nord. « Je suis parti d’un simple constat : le nombre de plaintes déposées », rembobine Alain Soulaimana, policier au commissariat de Mamoudzou, à l’initiative de ce projet. « Ce n’est pas normal que des gens se fassent rackettés ou agressés par des individus à visage découvert, en plein jour… »
Début décembre, le quadragénaire décide de partager ses ambitions avec le collectif des jeunes de Sohoa, ainsi qu’avec la police municipale de Chiconi et la brigade territoriale autonome de Sada. « La gendarmerie a salué mon initiative et a fait part du danger existant dans ce coin. Tous m’ont ensuite encouragé dans ma démarche. » Rapidement, les réunions s’enchaînent pour évoquer les différentes actions à mettre en place et pour élire le bureau de l’association.
« Nous sillonnons le terrain »
Forte d’un contingent composé d’une cinquantaine de membres, la structure procède à des rondes sur la plage les samedis et dimanches. Un premier groupe se charge de balayer le périmètre de 13h à 15h30, tandis qu’un second prend le relais jusqu’à 18h. « Tout dépend de la disponibilité des uns et des autres, mais dans tous les cas, nous sillonnons le terrain et ses alentours », précise Alain Soulaimana.
Et visiblement, cette nouvelle présence semble déjà porter ses fruits dans la mesure où l’association n’a toujours pas noté d’incivilités, à part un chien qui ne portait pas de muselière. Ce qui a valu une remontrance cordiale à son maître. « Les jeunes doivent attendre que nous partions pour aller faire leur bordel », suppose-t-il, puisque deux actes de violences ont été recensés quelques minutes après leur départ les 27 février et 6 mars.
« Notre seule arme, ce sont les articles de loi »
Et en cas de confrontation avec un groupe malveillant, les directives sont claires. « Nous ne prendrons pas le risque de subir un coup de machette », insiste le fonctionnaire de police. « Si la sensibilisation ne fonctionne pas, si nous n’arrivons pas à les calmer, nous appelons automatiquement la gendarmerie. » Dans un but bien précis : faciliter l’identification visuelle et nominative des assaillants. « Notre seule arme, ce sont les articles de loi. Nous devons apporter notre pierre à l’édifice dans le cadre des enquêtes. » Face aux premiers retours encourageants du dispositif, Alain Soulaimana invite la population à suivre cet exemple. « La plage de Sohoa est ouverte à tout le monde. Tous ceux qui veulent venir nous prêter mains fortes sont les bienvenus. »