“50 % de nos biens ont été détruits » : après Chido, l’immobilier de Mayotte en attente

Durement touché par le cyclone Chido, le secteur de l’immobilier tente de se remettre. Si les dégâts ont été importants, les professionnels locaux s’efforcent de trouver des solutions face à cette situation complexe, tout en reconnaissant que la route vers la normalisation sera longue.

Les premiers mois après le cyclone Chido ont nécessité une action rapide pour reloger les habitants dont les logements ont été affectés. « Nous avons pris des nouvelles de nos locataires et dû faire face à une gestion de crise dans laquelle il fallait immédiatement reloger les locataires impactés« , explique Nizar Assani Hanaffi, gérant de l’agence Deltah Immo. Certains ont dû quitter leur logement en raison de la destruction partielle, voire quitter l’île. « Ce qui a aggravé la situation, c’est la tempête Dikeledi, qui a fragilisé encore plus des bâtiments déjà partiellement sinistrés« , note celui qui est également président du comité territorial Action Logement Mayotte. Selon ses chiffres, la commune de Mamoudzou serait la plus touchée. « Mamoudzou a été particulièrement touchée sur le plan immobilier, bien plus que d’autres secteurs. Nous avons constaté que 50 % de nos biens ont été détruits« , indique le professionnel du marché local. Si ces chiffres témoignent de la gravité de la situation, ils montrent aussi les défis énormes auxquels font face les acteurs du marché pour se remettre sur pied.

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Nizar Assani Hanaffi est gérant d’une des plus grosses agences immobilières de Mayotte. Photo : image d’archives

Des délais lents, mais une volonté de relancer l’activité

La lenteur des procédures administratives, notamment en ce qui concerne le traitement des sinistres par les assurances, est un autre frein à la reprise rapide. « Les démarches avec les assurances sont longues, et cela retarde considérablement la reconstitution des biens« , indiquent Nadir et Yazid Djouma, tous deux co-gérants de Orpi Mayotte. Cependant, malgré ces lenteurs, les acteurs du secteur continuent de suivre les dossiers et d’accompagner les sinistrés dans leurs démarches pour faciliter la reprise de leurs activités.

En attendant que les indemnisations soient débloquées, les professionnels de l’immobilier font face à une situation de stagnation sur le marché. « Notre secteur de la transaction est actuellement en attente. Les gens se demandent s’ils doivent rénover avant de vendre« , expliquent les deux agents immobiliers. Ils espèrent tous une reprise des activités après une indemnisation des sinistrés.

Des mesures qui restent à ajuster

Les professionnels du secteur immobilier soulignent également l’insuffisance des mesures économiques mises en place par les autorités pour soutenir la reconstruction. « La loi d’urgence n’a pas pris en compte l’ampleur des dégâts économiques, un sujet qui n’a pas été suffisamment abordé« , déclare Nizar Assani Hanaffi.

« Cela va prendre du temps, mais la demande locative reste toujours présente, et des solutions commencent à émerger« , commente Nadir Djouma. Les travaux de réparation tardent aussi, à cause des pièces qui tentent encore d’être importées. La reprise complète de l’activité prendra probablement plusieurs mois, voire plus. Cependant, les acteurs du marché immobilier se montrent optimistes quant à une reprise progressive, sans pouvoir donner une date de reprise d’activité précise.

Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.

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