Alors que les étudiants mahorais de métropole s’inquiètent quant aux modalités de leur retour sur l’île, le ministère des Outre-mer lance un grand recensement des étudiants ultramarins afin d’anticiper celui-ci.
“Il ne s’agit pas de faire courir un risque à Mayotte. Alors, nous en avons discuté et certaines réflexions sont intéressantes. Nous savons par exemple que nous n’avons pas encore, à Mayotte, suffisamment de structures pour gérer correctement les choses en cas de grosse épidémie, notamment en termes de mise en quatorzaine” : dans notre édition d’hier, un étudiant mahorais de métropole, également très engagé dans le secteur associatif, Antoissi Aiman M’Dallas, mettait en avant l’inquiétude qui se pose quant au déconfinement à venir et aux conditions dans lesquelles lui et ses camarades pourraient revenir à Mayotte, alors que l’épidémie de Covid-19 et les mesures de confinement bouleversent tous les déplacements. Parmi les pistes de réflexion exposées, “certains ont soulevé l’idée d’utiliser, ici en métropole, des auberges de jeunesse ou des petits hôtels qui sont de toute façon tous vides actuellement, pour effectuer cette quatorzaine avant notre départ, avant de faire un test pour pouvoir prendre l’avion”, confiait-il. Cette idée a-t-elle aussi germé dans les bureaux de la rue Oudinot ?
Difficile de dire si l’idée sera retenue, mais une chose est sûre : le ministère des Outre-mer planche d’ores et déjà sur le retour des étudiants ultramarins sur leur territoire, sous condition de mise en quatorzaine préalable. Un arrêté est ainsi paru le 17 avril dernier* et, s’il n’aborde pas encore de solutions pour répondre à la nécessité d’un isolement préventif, il lui est préalable. C’est en effet “un traitement automatisé de données à caractère personnel” qu’autorise le document dont la finalité est “d’évaluer et d’organiser les besoins en termes de quarantaine (sic) des étudiants ultramarins en mobilité dans l’Hexagone dans la perspective de leur retour sur leur territoire”. La plateforme prévue pour recueillir les informations est accessible depuis le dimanche 19 avril et jusqu’au 2 mai à tous les étudiants concernés sur le site internet www.outremersolidaires.gouv.fr.
“Anticiper les besoins”
Dans un communiqué de presse publié hier, le ministère explique la démarche : “Afin de préparer le retour des étudiants dans leur territoire en toute sécurité pour eux et pour leurs proches, il est nécessaire de connaître le nombre d’étudiants qui envisagent de rentrer sur chaque territoire et à quelle échéance au regard des modalités d’examen fixées par les établissements scolaires ou universitaires.” Des informations, est-il indiqué, destinées à permettre à l’État d’anticiper “les besoins et les modalités de mise en quatorzaine, en lien avec les territoires et en partenariat avec la délégation interministérielle à l’égalité des chances des Français d’Outre-mer et la visibilité des Outre-mer (Diecvi), les Crous et l’Agence de l’Outre-mer pour la mobilité (Ladom).”
En parallèle, le ministère lance un appel à projets** en soutien aux étudiants ultramarins, “pour renforcer l’action d’accompagnement social réalisé par les associations au profit des étudiants dans quatre domaines” : réalisation des démarches administratives en vue d’obtenir des aides auprès des différentes institutions, soutien pour lutter contre l’isolement, soutien pour l’obtention d’aides alimentaires et soutien pour la mise en œuvre de tutorat.
*Arrêté du 17 avril 2020 portant création d’un traitement automatisé de données à caractère personnel afin d’évaluer et d’organiser les besoins en termes de quarantaine des étudiants ultramarins en mobilité dans l’Hexagone dans la perspective de leur retour sur leur territoire.
**Consultable sur www.outre-mer.gouv.fr/lancement-dun-appel-projets-renforcer-laccompagnement-des-acteurs-associatifs-pour-les-etudiants.
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