Un mois de novembre idéal pour se faire dépister en pharmacie

Une quinzaine de pharmacies mahoraises participent à une grande de campagne de dépistage du diabète pendant tout le mois de novembre. Anonyme et gratuit, celui-ci se fait rapidement à l’intérieur des officines. L’association Rediab Ylang 976 et l’Agence régionale de santé (ARS) insistent sur l’importance de ces dépistages, quelques jours après la journée mondiale du diabète.

Qui participe au mois de dépistage ?

Les pharmacies, au nombre d’une quinzaine (voir la carte), participent depuis le début du mois à une campagne de dépistage du diabète, chaque matinée du lundi au vendredi. « On a eu quatre ou cinq personnes par jour, mais il y a moins de monde », constate Thomas Fichet, pharmacien titulaire de la pharmacie des Dauphins, à Tsararano. Ce jeudi matin, il accueillait le directeur de l’Agence régionale de santé de Mayotte, Olivier Brahic, son directeur de cabinet, Bastien Morvan, ainsi que Saïd Kambi, le président de Rediab Ylang 976. L’association et l’ARS souhaitent relancer la campagne pour les quinze jours restants. « Nous avons besoin de vous pour relayer le message », confirme Olivier Brahic. Anonyme et gratuit, le test consiste en une pesée, une mesure de la taille, de l’IMC (indice de masse corporelle), une prise de tension et une micro-goutte de sang pour évaluer le taux de sucre.

A qui s’adresse le dépistage ?

Il est ouvert à tous. A la pharmacie de Tsararano, ils sont 25 pour l’instant à avoir fait le premier pas. « Les patients aiment bien, ils viennent nous parler. Ça les rassure », fait observer le pharmacien. A Mayotte, le sujet d’autant plus important, qu’à partir de 30 ans, une personne sur six est atteinte de diabète. « Et la moitié ne connait pas son statut », ajoute le directeur de l’ARS. Pour Thomas Fichet, la peur du test positif en empêche certains de faire le premier pas. « Les patients pensent qu’ils vont devoir se priver d’aliments qu’ils aiment. Alors que c’est juste la fréquence et les quantités qu’il faut prendre en compte », rappelle-t-il, avant d’évoquer deux symptômes fréquents de la maladie, l’envie d’aller plus souvent uriner ou une soif intense.

Comment agir autrement ?

La crise de l’eau et les différentes épidémies comme la gastro-entérite ont un peu monopolisé les efforts en matière de santé dernièrement. L’an dernier par exemple, une action avec une cinquantaine de barnums au bord des routes avait permis le dépistage de 10.000 personnes. A Rediab Ylang 976, Saïd Kambi dit vouloir « s’attaquer aux manzarakas », les fêtes étant souvent accompagnées de boissons sucrées. « Ce n’est pas un danger pour les adultes, mais ça l’est pour les enfants. Après la fête, les boissons restent à la maison pour les enfants, c’est une vraie catastrophe. On a des patients de plus en plus jeunes », explique-t-il.

L’association voudrait aussi pérenniser l’action de ce mois de novembre dans les pharmacies. « Je crois qu’on pourrait la faire une fois par semaine par exemple », émet comme idée le président d’association.

Covid-19 : un rebond due à une nouvelle vague

« Il y a une vague en métropole et par rebond, ça arrive à Mayotte », indique Olivier Brahic. Le Covid-19 commence à se propager de nouveau à Mayotte sous la forme d’un nouveau variant, le XBB1.5. Celui-ci serait « plus contagieux et moins dangereux ». Le directeur de l’ARS rassure toutefois en indiquant que le coronavirus est devenu « un virus respiratoire saisonnier », tout comme la grippe. Les préconisations pour les deux maladies sont donc de protéger les personnes à risques, soit par la vaccination soit l’isolement et le port du masque pour les malades afin d’éviter les contaminations. Pour le Covid-19, la vaccination est possible au centre hospitalier de Mayotte (CHM), dans les centres médicaux de référence (CMR) et certaines pharmacies (le site internet de l’ARS va être mis à jour). Pour la grippe, il est recommandé également de se faire vacciner, surtout pour les plus de 65 ans.

L’épidémie de gastro-entérite, amplifiée un temps par une hygiène des mains plus difficile à respecter en raison du manque d’eau, semble s’estomper, ces dernières semaines. En raison de la crise de l’eau, l’ARS n’enregistre pas da cas de maladie hydrique comme le choléra ou la poliomyélite. Seul un foyer de fièvre typhoïde a été détecté à Kawéni, il y a une dizaine de jours.

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