Un camion Nariké M’sada bientôt sur les routes mahoraises

Afin d’augmenter les dépistages au VIH (virus de l’immunodéficience humaine) ou pour les hépatites, l’association Nariké M’sada a fait l’acquisition d’un camion prêt à sillonner le territoire et surtout à aller à la rencontre de ceux qui ne peuvent pas se faire dépister au Cegidd, à Mamoudzou. Vincent Bertrand, directeur adjoint de l’association, explique le principe en marge de l’inauguration, vendredi matin, à Cavani.

Flash Infos : Quel est le but de cette unité mobile ?

Vincent Bertrand : C’est de pouvoir permettre un dépistage massif et régulier à travers l’ensemble du département. Cette unité s’inscrit dans le dispositif « Mayotte sans Sida et hépatites » qui a pour but de mettre en place la politique du 3×95 (95% de la population dépistée au VIH, 95% des gens dépistés positifs sont sous traitement et 95% des personnes sous traitement ont une charge indétectable) pour éradiquer l’épidémie du VIH/Sida d’ici 2030 à travers le monde. Avec ce camion, on va pouvoir faire de « l’aller vers ». Actuellement, les dépistages se font au Cegidd à Mamoudzou (centre Jacaranda), un seul laboratoire d’analyse sanguine à Mamoudzou et notre association qui fait des dépistages rapides à Cavani. Mais on sait qu’à Mayotte, il n’y a pas de transport en commun, une très grande précarité et le réflexe du dépistage qui n’est pas encore acquis. L’unité mobile de dépistages sera donc déployée, toute l’année, du lundi au vendredi. Elle pourrait ensuite permettre de faire une caravane de santé avec d’autres associations (Répéma, Rédiab,..). Il y aurait ainsi une offre globale le même jour dans le même village.

F.I. : Comment avez-vous pu réaliser l’achat du camion ?

V.B. : Nos partenaires sont le Lions club Mayotte, le laboratoire Gilead et la préfecture de Mayotte. Il y a aussi des partenaires opérationnels, le conseil départemental de Mayotte, l’Agence régionale de Santé et les associations qui œuvrent dans la santé sexuelle.

F.I. : Au quotidien, comment va fonctionner l’unité ?

V.B. : Elle sera déployée vers 8h ou 9h le matin dans un village à travers Mayotte jusqu’à 14h, 15h, l’après-midi. Le calendrier n’est pas encore fait. Il y aura une grande communication, à travers les réseaux sociaux, l’affichage, pour que la population puisse s’approprier le calendrier de passage.

F.I. : Est-ce que ce nouveau dispositif va augmenter considérablement le nombre de dépistage ?

V.B. : En moyenne, on en fait plusieurs centaines par an. Depuis le début de l’année, on est à 500. On espère dépister 200 personnes a minima par semaine. Évidemment, il y a un partenariat avec le centre hospitalier de Mayotte. Car, dès qu’un test rapide est positif, il faut que ça soit confirmé par un diagnostic biologique. L’unité mobile peut donc être la porte d’entrée d’un parcours de santé.

F.I. : A quel âge peut-on se faire dépister et combien de temps dure un test ?

V.B. : C’est à partir de 18 ans. C’est sur le libre choix, chaque personne est libre ou pas de se faire dépister. Le test rapide nécessite une petite piqûre au bout du doigt et on prélève que quelques gouttes de sang. Le résultat est là en moins de cinq minutes.

F.I. : Est-ce qu’une partie de l’équipe parle les langues locales ?

V.B. : Exactement. Au niveau du personnel habilité et formé à réaliser les tests rapides, il y aura l’ensemble des personnes qui peuvent parler aussi bien shimaoré ou kibushi.

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