Santé | Un bilan effarant

Publié annuellement, le dernier rapport Statiss (pour Statistiques et indicateurs de la santé et du social) Mayotte – Réunion et France métropolitaine dresse un état des lieux ahurissant des infrastructures et personnels dédiés à la santé sur le 101ème département français. Dépouillement. 

Le bilan des infrastructures et personnels dédiés à la santé à Mayotte dressé par l’Agence régionale de santé (ARS) pour l’année 2016 fait froid dans le dos. Il est d’une part incomplet en raison de données officielles encore en cours de collecte telles que les taux de natalité, de mortalité infantile et de mortalité prématurée (décès avant 65 ans) ou encore le nombre de bénéficiaires de certains minima sociaux (allocations aux personnes âgées ou handicapées, par exemple). Et lorsque les données sont délivrées, elles disent sans ambages, de manière froide et clinique, le désert médical qu’est Mayotte, à la fois en termes de structures dédiées aux soins et de professionnels de santé qualifiés. 

216 médecins pour toute l’île

En termes d’équipements sanitaires d’abord, Mayotte est loin derrière sa cousine de l’océan Indien. Avec son unique hôpital et ses 13 dispensaires, le 101ème département français fait pâle figure par rapport aux 15 établissements sanitaires publics de La Réunion (dont 9 centres hospitaliers) – pour une population réunionnaise seulement 4 fois plus importante qu’à Mayotte. Certaines structures d’accueil sont absolument absentes de notre territoire, telles que des maisons de retraite, des foyers pour personnes âgées, des EHPAD, des lits et places en psychiatrie infanto-juvénile ou encore des soins de suite et de réadaptation (autrefois appelés convalescence) – même si ces derniers devraient être mis en place au sein du nouvel hôpital de Petite-Terre, prévu pour 2019. 

L’offre en termes de professionnels de santé est également très carencée avec seulement 216 médecins (dont 130 médecins généralistes) hors remplaçants pour l’ensemble de la population (212 600 habitants au dernier recensement). Certaines spécialités médicales sont très peu représentées (14 chirurgiens dentistes, 1 gastroentérologue, 2 gynécologues, 1 orthoptiste, 2 pédicures podologues, 3 ergothérapeutes, 9 psychiatres, etc.) et d’autres tout bonnement absentes : aucun rhumatologue, aucun audioprothésiste, aucun dermatologue, aucun chirurgien spécialisé en stomatologie, etc.

Si le manque d’attractivité du territoire est l’une des causes principales de l’insuffisance de professionnels des secteurs sanitaire et social, la formation locale est malheureusement loin de pouvoir pallier ces lacunes. D’après le rapport Statiss Mayotte – Réunion et France métropolitaine, seulement 14 auxiliaires de puériculture et 27 infirmiers ont obtenu leur diplôme (hors validation des acquis d’expérience) en 2015 à Mayotte. 

 

Qu’est-ce que le document Statiss ?

Le rapport Statiss (pour Statistiques et indicateurs de la santé et du social) Mayotte – Réunion et France métropolitaine est un document d’une trentaine de pages établissant sous forme de tableaux des comparatifs entre Mayotte, La Réunion et la France métropolitaine. Il est disponible en ligne sur le site de l’Agence régionale de Santé Océan Indien. 

 

 

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