Suite à la suppression de son officine de l’annuaire de l’ordre des pharmaciens le 6 juillet dernier, Mirasse Gataa, la pharmacienne titulaire de la pharmacie des Badamiers, s’était résolue à fermer définitivement boutique le 15 juillet. Cependant, devant le désarroi de ses huit salariés et de sa propre situation financière délétère, elle a finalement décidé de rouvrir en se spécialisant dans la parapharmacie et la santé naturelle dès le 1er août. En parallèle, elle s’est résolue à reprendre le combat auprès de l’agence régionale de santé pour récupérer une nouvelle licence.
Dans notre édition du 18 juillet dernier, nous avions informé nos lecteurs de la fermeture définitive de la pharmacie des Badamiers située en Petite-Terre. La suppression de l’officine de l’annuaire de l’ordre des pharmaciens ayant engendré une interdiction de vendre des médicaments. Mirasse Gataa n’a alors pas vu d’autres solutions à l’époque que de fermer définitivement boutique. « Après réflexion et une fois le coup dur encaissé, j’ai finalement résolu de rouvrir en me spécialisant dans la parapharmacie et la santé naturelle le 1er août dernier. En effet, une fermeture totale de l’établissement aurait mis mes huit salariés au chômage total et ne m’aurait pas permis de conserver mon local », confie-t-elle. La vente des médicaments représentait toutefois 70% de son activité et le manque à gagner pour la pharmacie des Badamiers est énorme ! La pharmacienne titulaire a pourtant décidé, une fois passé le premier mouvement de découragement, de rouvrir son établissement tout en continuant à se battre pour récupérer sa licence auprès de l’agence régionale de santé
Encore quatre mois à attendre pour statuer du sort de la pharmacie des Badamiers
Après sa fermeture le 15 juillet dernier, elle a enfin reçu la réponse tant attendue de l’ARS concernant son dossier de demande de récupération de licence. L’institution de santé publique lui a expliqué que, comme l’ordre des pharmaciens avait radié son officine de son annuaire, il était caduc et qu’il fallait donc reprendre la procédure depuis le début ! Un véritable cauchemar kafkaïen ! La jeune femme ne s’est toutefois pas laissé démonter par la nouvelle et a réclamé une attestation de carrière auprès de l’ordre afin de pouvoir déposer une fois de plus son dossier auprès de l’ARS.
Entre temps en effet, d’autres pharmaciens ont profité de la situation pour déposer eux aussi des demandes de créations d’officine à Labattoir, qui doivent donc être examinées par l’ARS. La création d’officine obéissant à un quota strict de population (une pour 7.000 habitants), la place occupée jadis par la pharmacie des Badamiers fait l’objet de convoitise. Mirasse Gataa doit donc attendre encore quatre mois la réponse de l’ARS pour savoir si elle pourra récupérer sa licence et pouvoir à nouveau vendre des médicaments. En attendant, elle fait « contre mauvaise fortune bon cœur ». « Nous organisons également des ateliers de sensibilisation à la santé avec nos patients pour conserver une stimulation intellectuelle », précise la jeune femme qui a fait une demande de chômage partiel pour ses huit salariés auprès de la préfecture et est encore à ce jour en attente d’une réponse.
La pharmacie des Badamiers n’aura donc finalement complètement fermé ses portes qu’une dizaine de jours, le temps de rendre les médicaments aux grossistes et de détruire ceux qui ne pouvaient pas être restitués. En tout cas, un nouvel espoir se dessine pour l’établissement. Reste à savoir si l’ARS ne décidera pas d’accorder la licence remise en jeu à un autre pharmacien souhaitant créer une nouvelle officine à Labattoir… Affaire à suivre donc !
Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.