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Une centaine d’invités issus du monde entier participeront au colloque. L’infectiologue Karine Lacombe, qui a été découverte par le grand public au moment du Covid-19, donnera une conférence sur les actualités de l’hépatite B et D. photo d’archives

Le colloque Mayotte en Santé est de retour pour sa troisième édition du lundi 9 au jeudi 12 septembre. Quatre jours de conférences au pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi organisés par Nariké M’sada, l’association de lutte contre le VIH, le centre hospitalier de Mayotte (CHM), le Département de Mayotte et le Popam (prévention et de soins en addictologie).

Réduction des risques

La réduction des risques, parcours de vie et de santé est le thème retenu cette année pour ce troisième colloque Mayotte en santé. Jusqu’à récemment, le monde de la santé « percevait la réduction des risques comme l’expression d’une « faute » privilégiant une approche sanitaire principalement axée autour du soin et de la prise en charge du patient », observent les organisateurs.

Depuis, s’intéresser à comment survient la maladie, l’usage, ou la pratique d’une conduite à risque, a fait son chemin. « Il aura fallu pour cela l’épidémie de sida, au milieu des années 80-90, pour mettre en lumière non plus le seul parcours de soin mais également la prise en compte d’une trajectoire de vie parcourue d’accidents de santé qui est propre à la nature humaine », poursuivent-ils.

Le colloque Mayotte en santé et ses trois thématiques : maladies infectieuses émergentes et ré-émergentes, santé sexuelle et reproductive et addictions, ont « en commun de vouloir faire une place centrale à la réduction des risques », expliquent-ils pour justifier le choix de cette année.

Santé sexuelle

Chaque jour, des conférences abordent les sujets autour de la santé sexuelle. Le premier jour, il sera question de la sexualité des jeunes de moins de 30 ans à Mayotte, à partir de l’enquête Unono Wa Maore, à 11h30, lundi 9 septembre.

Au cours des quatre jours, le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) sera évoqué via plusieurs prismes, notamment le mardi 10 septembre à 10h30, à travers sa prise en charge et la réduction de risques à Madagascar, suivi à 11h d’un état des lieux de la prise en charge du VIH, des infections sexuellement transmissibles et des hépatites aux Comores. Le même jour à 13 h, les particularités en santé mentale et sexuelle des personnes vivant avec le VIH à Mayotte seront développées.

Le jeudi 12 septembre, le thème des violences au sein de la famille ouvrira la journée avec à 8h30 une conférence intitulée « La violence des parents à l’égard des enfants, de quoi on parle ? De qui on parle ? », et à 10 h30 les violences subies par les personnes âgées à domicile et leurs conséquences.

Maladies infectieuses émergentes

Les liens entre les maladies infectieuses émergentes et le réchauffement climatique seront présentés à 10h30 le lundi.

Plusieurs conférences traiteront du choléra, son émergence aux Comores à 13h le lundi, suivi à 13 h 30 de la situation épidémiologique de la maladie à Mayotte. La réponse à la crise, avec le plan de riposte du choléra mis en place aux Comores sera décrit, le mercredi à 8h30 avant de présenter la réponse et l’appui communautaire mis en œuvre à Mayotte.

La médecine traditionnelle dans le 101e département avec le point de vue d’un clinicien et d’un tradipraticien sera évoquée le mardi à 8h30 avant de discuter de la médecine et de la santé à Mayotte sur la période coloniale et post-coloniale avec un professeur d’histoire-géographie et un ingénieur sanitaire.

Addictions

Le premier jour, il sera question des drogues et sociétés, des consommations, des représentations et croyances. Un regard sur les consommations sur le territoire sera donné à 13 h. Une heure plus tard, un aperçu de l’évolution des tendances et des phénomènes émergents liés aux produits sera donné. Enfin à 15 h 30, les représentations des consommateurs et des consommateurs seront détaillées.

Le lendemain, les discussions porteront sur l’écosystème de santé pour soigner les effets délétères des addictions. A 9h30, les politiques des drogues et la stigmatisation, pour penser et agir autrement, seront questionnées. La question de la médiation sera posée avec notamment l’accompagnent des personnes exilées et non francophones.

Ce thème sera exploré le mercredi à travers le prisme de la réduction des risques à tous les étages en milieu ouvert, avec par exemple la facilitation de l’accès aux soins pour les usagers de drogues les plus précaires, à 11h. L’enjeu de la réduction des risques en milieu fermé sera ensuite développé, avec la prévention des IST et tatouage en milieu carcéral à Mayotte à 13h30.

Un événement sur quatre jours

Le colloque se déroule au pôle d’excellence rurale (PER) de Coconi du lundi 9 au jeudi 12 septembre, de 8 à 16 h. Sans repas, le colloque est gratuit. Pour assister à une journée de conférences, avec repas, coût : 20€. Quatre journées avec repas, coût : 80 €. Le programme complet du colloque à retrouver sur le site www.mayottesanssida.fr. Il est également possible de suivre les tables rondes en visioconférence sur ce même site.

Contact pour plus d’informations : + 262 269 626 973 et colloque@mayottesanssida.fr