Polyhandicap : le CHM et l’ALEFPA signent une convention pour mieux prendre en charge les enfants et personnes fragiles à Mayotte

Alors que Mayotte manque toujours cruellement de structures pour assurer l’accompagnement des personnes en situation de handicap, l’ALEFPA, association reconnue d’utilité publique, entend poser ses valises dans le 101ème département. Une convention de partenariat a été signée ce mardi avec le centre hospitalier de Mayotte.

Une signature sobre mais une étape que l’on espère clé pour la prise en charge du handicap sur l’île aux parfums. Ce mardi, le centre hospitalier de Mayotte (CHM) et l’association laïque pour l’éducation, la formation, la prévention et l’autonomie (ALEFPA) ont scellé un partenariat qui doit faciliter l’implantation de cette structure de l’économie sociale et solidaire dans le 101ème département. “Nous attendons avec impatience cette coopération entre le CHM et l’ALEFPA qui va permettre d’améliorer l’offre de soins sur Mayotte”, a salué le Dr Hervé Apere, vice-président de la commission médicale d’établissement (CME) et chef de pôle au service pédiatrie, qui a rappelé “le déficit” que connaît le territoire “par rapport à ce sujet du handicap chez l’enfant et l’adolescent.

polyhandicap-chm-alefpa-convention-mieux-prendre-en-charge-enfants-personnes-fragiles-mayotteCette nouvelle convention va permettre aux entités de travailler de concert, à deux niveaux. D’une part, le CHM met à disposition de l’association ses locaux disséminés partout sur le territoire, selon un calendrier et des créneaux à définir, “ce qui nous permettra d’être au plus près des familles”, déroule Aïcha Boukir Haremza, la directrice adjointe de l’association. D’autre part, l’hôpital donne accès aux structures médicales, pour permettre aux équipes de l’association d’être réactives et de proposer des recours pour des patients potentiels. En résumé, “mettre en commun nos forces pour améliorer et développer la prise en charge et les circuits pour ces patients”, a complété la directrice du CHM, Catherine Barbezieux.

 

Complémentarité des compétences et formations

 

En effet, les personnes fragilisées par un ou plusieurs handicaps peuvent à tout moment nécessiter des soins. “Le polyhandicap est une source de grandes difficultés, il faut prendre en compte le besoin de proximité des familles, la possibilité d’accéder à un réseau de centres de soins, la formation, les locaux, la prise en charge…”, a confirmé le président de l’association Michel Caron. “Ce qui nécessite la complémentarité des compétences et des talents entre le CHM et l’ALEFPA.” En plus de cette coopération dans la prise en charge, l’ALEFPA va proposer des actions de formation et de sensibilisation pour le personnel hospitalier. Un point non négligeable alors que cette question du handicap reste “assez peu mise en avant” dans les formations médicales.

 

Un nouveau centre de 57 places

 

Mais cette coopération constitue surtout un tremplin. Avec plus de 200 établissements dans 19 départements de France métropolitaine et d’Outre-mer, l’association élargit ainsi son palmarès et met un pied de plus dans l’océan Indien. “Il était temps que nous nous engagions à vos côtés pour répondre aux besoins de Mayotte, et nous serons là durablement”, a promis le président. Si dès cette année, une équipe mobile constituée de professionnels (infirmiers, ergothérapeute, psychomotricien, kinésithérapeute, psychologue…) va commencer l’accompagnement et la prise en charge des enfants et parents orientés par la MDPH, l’association entend surtout faire sortir de terre son propre établissement. La première pierre de ce nouveau centre, qui doit accueillir à terme 57 enfants et adolescents polyhandicapés, sera posée à Dembeni au cours du second trimestre de cette année, pour une livraison attendue début 2023, sauf aléas.

Pour Issa Issa Abdou, président du conseil de surveillance du CHM et vice-président du conseil départemental, cette signature s’inscrit pleinement dans “la compétence qui est la première du Département”. “Il y a eu la départementalisation en 2011 et le coup d’après c’était de mettre en place les dispositifs de droit commun, tout particulièrement dans ce champ du médico-social”, a précisé l’élu, qui en a profité pour rappeler les avancées réalisées au cours de cette mandature qui s’achève, comme les trois PMI inaugurées récemment. Avant d’oser un trait d’esprit, non sans un fond de vérité : “Quand je serai réélu, cela sera l’occasion de poursuivre sur cette lancée.” Le changement, c’est maintenant !

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