Les personnels de l’ARS et du CHM en grève… encore une fois

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On ne compte plus le nombre de grèves menées par les personnels de l’agence régionale de santé et ceux du centre hospitalier de Mayotte. Ce jeudi matin, la CFDT était une nouvelle fois à la tête d’une manifestation qui incluait certains agents du CHM et de l’ARS. Leurs revendications restent quasiment inchangées au fil des mouvements, mais la communication semble rompue avec les directions.

Ils étaient une petite vingtaine à avoir répondu à l’appel de la CFDT. Les personnels du CHM et de l’ARS seraient-ils lassés par ces manifestations à répétition ? Une chose est sûre, ceux qui étaient présents étaient déterminés à se faire entendre. Après avoir campé sur la place de la République puis tourné autour du rond-point Zéna M’déré à Mamoudzou, les grévistes ont marché jusqu’à l’ARS de Mayotte, banderoles au poing. « Nous n’avons pas de revendications salariales. Elles sont plutôt liées aux conditions de travail, aux infrastructures nécessaires pour mieux accueillir la population, ou encore aux formations médicales et paramédicales », insiste le secrétaire général de la CFDT Mayotte, Ousseni Balahachi, selon lequel cette grève est faite au nom de tous les habitants de l’île.

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Des revendications qui ne diffèrent d’ailleurs pas beaucoup de celles réclamées lors des précédents mouvements. Et se résument en tout et pour tout en cinq demandes formulées à l’ARS. Parmi elles, un organigramme “digne d’une ARS de plein exercice”, la finalisation de l’intégration des agents de l’ARS, et la formation des personnels de santé. Du côté du CHM, les requêtes sont plus nombreuses. Douze pour être exact. La CFDT souhaite la planification des travaux d’extension du CHM et du deuxième hôpital, le maintien du service de la médecine à Pamandzi, ou encore la réalisation des travaux d’urgence, pour ne citer qu’eux.

Le pire, selon Ousseni Balahachi ? La souffrance dans laquelle cravachent les personnels du CHM et de l’ARS à cause de la surcharge de travail. « En radiologie, il devrait y avoir un effectif de 18 personnes alors qu’ils ne sont que 9 et bientôt ils passeront à 7. Il n’y a plus d’ophtalmologue au service d’ophtalmologie, et ils sont en train de démanteler le service de psychiatrie. Pensez-vous vraiment qu’on peut se permettre de ne pas avoir de service de psychiatrie à Mayotte ? », martèle le secrétaire général de la CFDT. S’ils ne sont pas entendus par les directions tour à tour pointées du doigt, ce dernier l’assure, les conséquences se feront rapidement ressentir auprès des malades. « Dans toute cette histoire, il va avoir des victimes », redoute-t-il.

 

Dialogue rompu ?

 

Prêts à en découdre, les grévistes se sont donc dirigés jusqu’à l’agence régionale de santé, et l’accueil qui leur a été réservé n’a pas été des plus cordial. À leur arrivée, une horde de policiers étaient postés devant l’entrée pour les empêcher de pénétrer dans l’enceinte. « Maintenant, ce sont les policiers qui assurent l’intérim de la direction de l’ARS ! », persifle Ousseni Balahachi, quelque peu agacé. Les manifestants avaient espéré être accueillis par Dominique Voynet pour entamer des négociations, mais cette dernière a préféré s’abstenir. Agacée, elle aussi ? Malgré nos tentatives répétées, la directrice de l’ARS Mayotte n’a jamais donné suite à nos sollicitations. Le groupe de grévistes ne s’est pas rendu à l’hôpital, mais selon le CHM, la direction aurait tenté des négociations. « Le directeur est en déplacement en dehors du territoire. Les syndicats ont refusé de parler avec celui qui le remplace. Ils ne veulent négocier qu’avec le directeur alors il fera une réponse à son retour la semaine prochaine », assure le service de communication de l’établissement.

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L’absence de dialogue avec les deux directions pousse la CFDT à renouveler le mouvement de grève. Un préavis sera déposé pour une manifestation le jeudi 24 juin. « Cela ne nous fait pas plaisir de manifester constamment, mais leur politique est basée sur des promesses qui ne voient jamais le jour », soutient Ousseni Balahachi. Il ne perd pas espoir, ses collègues et lui feront tout pour obtenir gain de cause. Mais pour cela, ils admettent avoir besoin d’une mobilisation plus massive et générale. La CFDT appelle toute la population et tous les professionnels de santé libéraux à rejoindre le mouvement. Peut-être arriveront-ils à se faire entendre…