Déconfinement oblige, la formation aux gestes barrières doit désormais se faire en masse. L’ARS, en partenariat avec les autres structures de l’État ont organisé vendredi dernier une formation aux gestes barrières, place de la République à Mamoudzou. 120 personnes ont répondu présentes. Elles devront par la suite à leur tour former la population.
Du savon, de l’eau, des masques, distance d’un mètre respectée… La place de la République de Mamoudzou a été transformée en centre de formation aux gestes barrières contre le Covid-19 le temps d’une matinée. Les agents de l’association pour le développement du sauvetage et du secourisme (ADSS) de Mayotte étaient mobilisés pour l’occasion par l’ARS en tant que formateurs. Les membres des nombreuses associations présentes sur le territoire étaient conviés à prendre part à cette formation. 120 personnes étaient présentes, mais l’objectif est d’en former 1.200 en deux semaines. “Ces personnes formées vont par la suite en former d’autres au sein des associations et auprès de la population. Ce sont les 1.200 soldats qui vont aller sur le territoire pour expliquer aux gens ce que sont ces fameux gestes barrières. C’est une initiative que nous prenons pour mieux ancrer dans l’état d’esprit de chacun ce qu’il faut faire pour se protéger”, explique Jean-François Colombet, le préfet qui était également présent. Le mode d’emploi est simple, les agents illustrent tous les gestes barrières, puis chaque apprenti le répète sous le regard avisé du formateur. Tous les connaissent de manière générale, mais des précisions sont de rigueur. “La plupart des gens comprennent l’importance du masque, mais ne savent pas le mettre ou le retirer correctement par exemple”, rapporte Abdou Anli, président de l’ADSS. Les questions fusent, les apprentis ont tous rangé leurs portables et écoutent attentivement les explications. Cette formation n’est pas seulement ludique, elle est plus que nécessaire dans la lutte contre la propagation du virus à Mayotte. “Je suis venu pour apprendre les gestes barrières afin de pouvoir mieux accompagner et sensibiliser notre public. À Koungou, le besoin est réel, car nous sommes dans un village où les conditions de vie sont très difficiles. On constate que finalement très peu de gens respectent les gestes barrières à Koungou”, révèle Abdallah Alilou, participant et coordinateur de la régie de quartier à Koungou. Pour d’autres, la formation chamboule leur comportement envers les autres. “Aujourd’hui, j’ai appris de quelle manière je dois me comporter avec les personnes qui sont considérées à risques. Maintenant, je vais appliquer cela aux enfants et j’ai hâte”, sourit Nadia Bourahima, participante et membre de l’association Action coup de pouce.
Les professionnels et l’aéroport sensibilisés
La formation aux gestes barrières ne s’arrête pas aux associations. L’ARS, la préfecture et les différents partenaires souhaitent sensibiliser le maximum de personnes en passant par tous les moyens. “Nous allons aller plus loin puisque quand les premiers vols arriveront, les passagers bénéficieront également de cette formation”, annonce le préfet. Elle ne durera pas une heure et demie comme pour les associations, il s’agira plutôt d’un récapitulatif de 5 à 10 minutes à l’arrivée des passagers pour leur expliquer les gestes barrières. On va également la faire en direction des professionnels des taxis et des restaurateurs pour qu’au-delà de la communication institutionnelle on ait vraiment une explication pour chaque Mahorais sur l’intérêt des gestes barrières” ajoute Jean-François Colombet. Sur le long terme, d’autres professions seront sensibilisées, ainsi que les clubs de sport.
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