Nouvelle IRM : “En cas de panne, on passe de 72 jours à 72 heures”

La nouvelle IRM (imagerie par résonance magnétique) du groupement d’intérêt économique comprenant le centre hospitalier de Mayotte et le cabinet d’imagerie médicale du Lagon a été officiellement inaugurée, ce mercredi soir. En service réellement depuis octobre, elle remplace la machine tombée en panne l’an dernier.

Flash Infos : Quel est l’intérêt de ce nouvel équipement ?

Docteur Thierry Pelourdeau, chef du service de radiologie du CHM : Il remplace l’ancien tombé en panne. Il est plus rapide, plus moderne. Surtout, il fonctionne avec une cuve scellée qui n’a besoin que de sept litres d’hélium liquide (N.D.L.R. Contre 1.500 litres nécessaires pour l’ancienne machine). Cette technologie devrait nous permettre d’éviter de grosses indisponibilités dues aux gazages. Comme ordre de grandeur, nous passons à 72 heures d’indisponibilité au lieu de 72 jours. Une longue période qui était liée à la nécessité de faire venir une grande quantité d’hélium.

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Le chef du service de radiologie du CHM, le docteur Thierry Pelourdeau (au centre), explique l’intérêt du nouvel équipement.

FI : De quelle manière l’ancienne IRM est-elle tombée en panne ?

T. P. : Pendant la prise en charge d’un patient en réanimation, un pousse-seringue amagnétique a été sorti par un réanimateur. Il y a eu un effet missile immédiat, le pousse-seringue est parti dans l’aimant. Nous avons dû arrêter l’aimant. Et sur cette technologie là, ça ne pas se faire autrement qu’en faisant un dégazage complet de l’hélium. Nous avons fini par remplacer la machine en octobre-novembre.

FI : Le service s’est retrouvé sans machine pendant combien de temps ?

T. P. : Après la panne, le plus long moment sans IRM a été trois mois d’affilée.

FI : Quelles solutions ont été trouvées pour pallier ce manque?

T. P. : Nous avons dû faire des scanners, ce qui est moins rapide et moins efficace. Pour un accident vasculo-cérébral (AVC) par exemple, nous sommes fixés plus rapidement avec un scanner (N.D.L.R. un autre scanner a été acheté pour compenser en partie l’absence d’IRM). C’est la même chose avec les factures d’os ou de tendons. Nous les voyons plus facilement avec l’IRM.

FI : Y a-t-il une évolution du nombre de patients avec la nouvelle IRM ?

T. P. : Comme la nouvelle machine est plus rapide, elle nous permet de prendre en charge une trentaine de patients par jour. Ce qui est quand même un progrès par rapport aux 20-25 patients sur l’IRM précédente.

FI : Combien coûte la nouvelle machine ?

T. P. : C’est compliqué à chiffrer puisqu’il s’agit d’une location. Mais c’est un investissement à hauteur de 1.5 million d’euros. C’est coûteux, mais indispensable. Je me bats depuis plusieurs années pour la redondance, soit avoir tous les gros équipements technologiques en deux fois (N.D.L.R. une nouvelle demande pour un deuxième IRM est d’ailleurs en cours). À La Réunion par exemple, ils ont quinze IRM. Donc si nous le rapportons à la population mahoraise, nous pourrions en avoir cinq.

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