Le ministère comorien de la Santé appelle la population de l’île frappée par une résurgence de cas, depuis début septembre, à prendre les doses du vaccin. Sans l’éradication de la maladie, les projets d’envergure dans le domaine de la santé risqueraient d’être sérieusement affectés, si l’épidémie n’était pas vaincue.
L’annonce a été faite, samedi, au siège du ministère de la Santé de l’Union des Comores, en présence du directeur général de la santé et d’autres représentants de partenaires qui appuient le pays à améliorer son système sanitaire. A partir de mercredi, une campagne de vaccination contre le choléra va commencer au niveau de la Grande Comore, qui détient le taux vaccinal le plus faible des trois îles (39%) et qui par ailleurs connait, depuis le 14 septembre, une résurgence de cas identifiés en particulier au nord dans les régions de Mitsamihuli et de Mboude. « A partir du lundi, nous commencerons à Mitsamihuli, car c’est là-bas, où le premier malade a été signalé, ce qui nous a permis de se rendre compte que des poches de résistance existaient au nord. Les centres sont déjà opérationnels. Deux jours plus, tard, la campagne sera lancée officiellement sur l’île », a indiqué le secrétaire général de la santé, le docteur Ben Imane. A l’en croire, ce nouveau programme de vaccination durera cinq jours. « Nous appelons la population de la Grande Comore à se rendre en masse dans les centres pour vacciner. Des équipes déjà formées seront également déployées sur le terrain. Les doses de vaccin sont disponibles », a ajouté le docteur Ben Imane soulignant au passage que grâce à la vaccination, l’on se protège soi-même ainsi que l’entourage.
Il faut noter que cette décision de vacciner les récalcitrants intervient une semaine après le refoulement par les autorités malgaches d’un bateau, en provenance des Comores, en raison de la résurgence des cas, observés ces deux derniers mois. Parti le 17 octobre en direction de Mahajanga, avec à son bord plus de 280 passagers dont des femmes enceintes, le navire Acadie n’a pas été autorisé à accoster et a dû faire demi-tour. Un épisode qui a causé une brouille diplomatique la semaine entre Moroni et Antanarivo. Dans son dernier communiqué, publié samedi 19 octobre, la diplomatie malgache a dit assumer la fermeture des voies maritimes aux bateaux en provenance des pays touchés par le choléra.
Les écoles aussi
Raison pour laquelle, les autorités sanitaires de l’archipel insistent sur la nécessité de faire vacciner la population de l’île afin d’espérer atteindre une immunité collective. Au cours de cette campagne, les établissements scolaires seront inclus. Une note conjointe du ministre de l’Éducation et son collègue de la santé est attendue dans les heures qui viennent pour encadrer les opérations et faciliter le travail des agents. « Car si nous ne vaincrons pas le choléra, les projets d’envergure risquent d’être impactés à l’instar de la construction en cours de l’hôpital universitaire d’El-Maarouf ou encore le programme d’assurance maladie généralisée. Sinon, nous serons probablement obligés de prendre des mesures contre ceux qui refuseraient de se faire vacciner. Par exemple, les interdire de se rendre dans les îles sans la présentation de la carte », a martelé le secrétaire général du ministère de la Santé. De son côté, le directeur général de la santé, le docteur Saindou Ben Ali, a rappelé qu’en plus de la vaccination, la population ne doit pas non plus abandonner les mesures d’hygiène comme le lavage des mains avec de l’eau javélisée. Depuis le retour des cas résiduels de choléra au nord de la Grande Comore, voilà maintenant un mois et demi, seules trois personnes sont décédées. Dans les centres d’hospitalisation, l’on accueille parfois un seul malade par jour, comme ce fut le cas, samedi, à Samba, situé au nord de Moroni. « La résurgence s’explique par le faible taux de couverture vaccinale. Par exemple, dans la région de Mitsamihouli, on était avec un taux de 30% et n’est passé qu’à 36% quand nous avons relancé la campagne juste après l’apparition des cas causée par le manque d’adhésion de la population à se protéger par voie vaccinale », déclarait, la semaine dernière, le docteur Faouzouz Ben Aboubacar, chargé de la surveillance épidémiologique.
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