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Labellisée en 2017, la maison de santé pluridisciplinaire du lagon accueille chaque semaine des centaines de patients. Inventée pour innover et étendre l’offre de soins sur Mayotte, la structure se définit comme un pôle de professionnels médicaux et paramédicaux au service de la population de l’île aux parfums.

Médecin généraliste, infirmiers, pharmaciens, endocrinologue, psychologue, diététicienne… À la maison de santé pluridisciplinaire (MSP) du lagon, les patients peuvent compter sur une équipe complète aux petits soins pour les petits et grands maux. En d’autres termes, la MSP du lagon a pour objectif de “coordonner, structurer et améliorer la prise en charge des patients”, explique Céline Boulineau, infirmière et dernière membre fondatrice encore en poste au sein de la structure. “Le travail d’équipe est vraiment bénéfique pour le diagnostic et le suivi des patients. Nous travaillons sur un logiciel commun. Nous avons l’occasion d’échanger sur les situations que ce soit dans des cas de pathologies chroniques ou aiguës”, détaille la professionnelle de santé. Une activité en étroite collaboration également avec le groupement des maisons et pôles de santé de l’océan Indien (GMPS OI), qui apporte au quotidien son expertise et son soutien aux membres de la MSP du lagon. En bref, la structure mahoraise veut rendre l’offre médicale “pratique, efficace et efficiente ».

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Le diabète comme bête noire

En complément d’un catalogue de traitements variés sur tous types de pathologies, les soignants de la MSP du lagon se sont également largement impliqués dans le dépistage et le traitement des cas de diabète à Mayotte. “Nous avons eu la chance de participer au montage du réseau diabète et dans cette démarche, nous avons mené diverses actions”, affirme Céline Boulineau. Le manque de diagnostic de cette pathologie dévastatrice sur l’île aux parfums peut entraîner des conséquences dramatiques sur les patients. Pour prendre le mal à la racine, un pôle de professionnels compétents s’est formé afin de répondre aux besoins des patients. Le docteur Dang, médecin généraliste, le docteur Brochot endocrinologue et diabétologue, mais aussi la diététicienne Stéphanie Durette ou encore les infirmiers rattachés à la maison de santé ont lancé une véritable guerre au diabète.

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En 2020, alors que le Covid était dans toutes les bouches, personne ne se préoccupait de nos assiettes. La maison de santé a alors créé un fascicule rempli de conseils pour manger mieux, bouger plus et s’adapter aux divers épisodes de confinement sans mettre en péril sa santé. Par ailleurs, pour prévenir les risques de diabète gestationnel, des créneaux de consultations ont vu le jour pour les femmes enceintes. Celles-ci pouvaient alors bénéficier de quatre séances gratuites avec une diététicienne dans les locaux. De plus, durant la crise sanitaire, elles ont pu réaliser des bilans sanguins et ne pas rompre leur suivi de grossesse. “Nous nous sommes rendus compte qu’avec la pandémie, il était compliqué de réaliser des examens sans risquer d’être en contact avec des personnes malades. Les futures mamans pouvaient alors bénéficier d’une matinée réservée”, commente l’infirmière.

Un avenir en péril ?

Après deux années de Covid-19, plus que jamais la MSP du lagon souhaite poursuivre ses activités. “Nous sommes l’une des maisons de santé labellisées les plus actives de toute l’île”, se félicite Mehdi Rezgui, coordinateur au sein de la maison de santé. Avec pas loin de 10.000 patients par an, l’attractivité de la structure n’est plus à prouver. Basée à Mamoudzou, elle offre un lieu accessible et ouvert à tous. “Nous avons la chance d’avoir une équipe dynamique et compétente, parmi eux notre assistante médicale et notre secrétaire sont deux professionnelles précieuses car elles assurent si nécessaire la traduction en shimaoré et kibushi à chaque consultation », avance Céline Boulineau. Tel un petit colibri perdu au beau milieu du désert médical mahorais, la MSP du lagon tente jour après jour d’apporter aux patients les soins qu’ils méritent. Un avenir qui pourrait bien être remis en question aujourd’hui car la structure n’a pas pu obtenir les subventions escomptées et nécessaires à son bon fonctionnement pour l’année 2022.