MDPH976 : Le pôle médical annonce son départ en raison des conditions de travail

Le droit de retrait à la MDPH976 (Maison départementale des personnes handicapées de Mayotte) a pris fin, mais le conflit demeure avec une série de démissions annoncées, ce lundi. Parmi les griefs reprochés, la fin du contrat de la directrice de la structure qui serait « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ». Selon Madi Velou, le président délégué de la MDPH976, il y a bien un manque d’effectif, mais celui-ci s’oppose au reste des revendications.

Par un communiqué de presse, le collectif des agents de la MDPH976 (revendiquant 80% du personnel) annonce une série de départs qui va mettre à mal la structure qui accompagne les personnes en situation du handicap. Il y parle carrément de « mort annoncée de la MDPH976 ». Un infirmier et un couple de médecins ont, en effet, présenté leurs démissions, tandis qu’au minium deux agents mis à disposition par le Département de Mayotte (le collectif en évoque quatre) ont demandé à retourner au sein de la collectivité. En droit de retrait depuis le 5 octobre, ils dénoncent leurs conditions de travail et un malaise à l’intérieur de la MDPH976, disant « travailler à flux tendu sans reconnaissance ». La non-reconduction du contrat de la directrice serait « la goutte d’eau qui a fait déborder le vase ». Chantal Ballager est pourtant largement appréciée par les salariés, notamment pour son dévouement. Son contrat se terminant en janvier, elle en a demandé son renouvellement et n’a pas reçu de réponse positive sans en connaître la raison.

Pour Madi Velou, le président délégué de la MDPH976, la fin du contrat de la directrice (qui partira deux mois plus tôt en raison de ses congés) n’empêche pas la candidature de celle-ci… sur son propre poste. Une situation ubuesque que l’élu justifie par « une question de confiance ». Il cite l’exemple d’un salarié dont les émoluments ont été réduits à la fin d’un contrat de trois ans puisqu’il n’avait finalement pas le niveau de diplômes requis. Le vice-président du Département, qui a rencontré les employés grévistes et non-grévistes ces derniers jours, estime que « ce n’est pas un sujet à polémiques ». Il dit vouloir « vouloir une direction avec le même niveau d’information et la même ambition », insistant sur les quatre projets de la MDPH976, la multiplication des permanences sur le territoire, l’accompagnement des salariés, la modernisation des outils pour le traitement des dossiers et l’achat de deux minibus pour aller au plus près des personnes nécessitant un accompagnement. Un travail que la directrice a pourtant bien fait jusque-là en répondant aux besoins de la MDPH976, la Chambre régionale des Comptes La Réunion-Mayotte saluant même son travail.

Et il n’y a pas que Chantal Ballager que Madi Velou ne porte pas forcément dans son cœur. Il reproche à l’infirmier démissionnaire de mener la fronde alors qu’il serait là depuis moins d’un an. Pareil pour les médecins qui partent à la fin de l’année, il rappelle que les deux praticiens sont là deux semaines sur le territoire à raison d’une fréquence de deux mois. Il est ainsi optimiste pour en trouver deux autres afin « qu’il n’y ait pas de rupture dans le suivi des dossiers ». Enfin, pour les salariés du Département qui préfèrent quitter le GIP, il rétorque que d’autres employés de la collectivité les remplaceront.

40.000 euros de matériel

Sur les autres revendications du collectif, il y en a une que le président reconnaît, c’est le manque d’effectif. Pratiquement une dizaine de personnes manque dans cette structure qui en fait travailler une trentaine. Pire, alors que la directrice part bientôt, il n’y a pas de directeur adjoint qui pourrait assurer l’intérim à la tête. Madi Velou indique que des candidats ont bien été reçus pour des entretiens, mais que ce n’est pas allé plus loin sans en dévoiler la raison. Il indique cependant qu’une personne du Département pourrait remplir les conditions requises au moins au poste d’adjoint ou d’adjointe.

L’élu bat également en brèche les autres revendications du collectif, notamment sur le respect des droits des agents en situation de handicap, rappelant que 16% des effectifs sont concernés par un handicap. Sur les conditions de travail, « on a acheté pour 40.000 euros de matériel pour garantir la sécurité des agents ». Regrettant qu’on le fasse « passer pour le méchant », il indique qu’il n’a pas encore reçu de préavis de grève, comme le laisse entendre le collectif.

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