À Mayotte, 16% des filles et 5% des garçons âgés de 10-12 ans sont touchés par le surpoids

Publiée ce septembre, une enquête menée en 2018-2019 par l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte sur les jeunes de 10-12 ans met en lumière les problèmes de poids chez cette tranche d’âge et fait le lien avec la consommation alimentaire et la situation sociale.

Mayotte fait état d’une situation typique des territoires en transition nutritionnelle où les surcoûts liés à l’insularité, la persistance de la pauvreté, et l’accès à une nourriture de qualité et diversifiée sont des freins au développement d’une alimentation saine. L’enquête santé des jeunes des enfants de 10-12 ans scolarisés en classe de 6ème dans l’académie permet de poser un premier bilan de leurs habitudes de vie en fonction de leur consommation alimentaire.

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20% des enfants âgés 10 à 12 ans scolarisés en classe de 6ème se trouvent en insuffisance pondérale ou en surpoids à Mayotte.

En 2019, on observe trois plus de filles touchées par le surpoids (16%) que de garçons (5%). Ces derniers sont deux fois plus concernés par l’insuffisance pondérale : 14% contre 6%. À la naissance, 7% des enfants ont un poids et une taille hors des seuils inférieur et supérieur de normalité, dont 4% en dessous.

La précarité et le nombre de repas liés

Autre indicateur inquiétant : un jeune sur cinq dit ne manger qu’une seule fois par jour ! Sans grande surprise, la fréquence de prise du petit-déjeuner est particulièrement liée à la précarité. Chez les plus défavorisés, seulement quatre sur dix avouent le prendre « tous les jours » ou « plusieurs fois » par semaine…

Chez les jeunes consommant au moins un repas régulièrement, c’est ceux du midi et du soir qui ressortent le plus souvent (44%). Parmi eux, ils sont 14% à les déclarer insuffisants et, a contrario, 54% à les trouver tous deux suffisants. 0.3% des enfants n’ingurgite que le petit-déjeuner et 3% mangent uniquement le soir. Conséquence : les élèves ne déclarant qu’un seul repas par jour sont plus souvent concernés par l’insuffisance pondérale (13% contre 10% pour les autres). Ils sont également deux fois plus nombreux à se retrouver en surpoids (10%).

Manque de diversité alimentaire sur Mamoudzou

Pis encore, seulement 3% de ceux ayant une situation sociale complexe (absence d’eau et/ou d’électricité) ont une alimentation variée ! Si les féculents sont systématiquement présents, les légumes et les poissons s’avèrent être une denrée relativement rare (47%, 41% et 42%), notamment dans le secteur de Mamoudzou.

Enfin, la zone de scolarisation recensant le plus d’enfants en surpoids est celle du Sud : 17%, soit deux fois plus que sur les autres zones (8-10%). Il s’agit également de l’une des parties du territoire dont la proportion de jeunes les moins précaires est la plus importante : 87% contre 57 à 77%. Comme quoi…

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