Droit de retrait au CHM suite au caillassage d’une navette

Un bus reconduisant du personnel du centre hospitalier de Mayotte s’est fait attaquer par un jet de pierre, ce jeudi soir, à Doujani. Une jeune étudiante a été grièvement blessée au visage par un projectile. A la suite de cet événement, le personnel du centre hospitalier a manifesté, ce vendredi matin. Dans un premier temps devant le CHM, ils se sont rendus en Petite-Terre afin de rencontrer le préfet de Mayotte. Le droit de retrait exercé ce jour, ne sera pas reconduit ce week-end.

C’est après la vacation de 19h30 que le personnel du centre hospitalier de Mayotte s’est fait caillassé dans le bus les reconduisant chez eux, en direction de M’tsangamouji. L’attaque aurait eu lieu aux alentours de 19h50, selon la police. Une élève infirmière à l’Institut de formation en soins infirmiers (Ifsi) a été gravement blessée au visage et risque de perdre son œil. Deux autres personnes auraient été touchées légèrement. Ce n’est pas la première fois qu’un bus du CHM se fait caillasser. En effet, en mai dernier, l’un d’eux avait été attaqué à Majicavo-Dubaï.

Un ras-le-bol général

A la suite de cet événement, le personnel du CHM s’est mobilisé, ce vendredi matin.  Une partie du personnel a exercé son droit de retrait. En début de matinée, après s’être réunis devant la préfecture à Mamoudzou, plus d’une centaine de manifestants a pris la direction de la barge afin de se rendre en Petite-Terre. L’objectif ? Rencontrer le préfet de Mayotte et faire entendre leurs voix. C’est pour dénoncer cette situation et exprimer un « ras-le-bol général » que se sont réunis syndicats du CHM et agents. « On est là pour dire stop a tout ça et qu’il va falloir trouver une solution pérenne. Pas seulement régler le problème pendant un mois et attendre qu’il y ait un prochain blessé pour réagir », revendique Toibu Mchindra, représentant du personnel CGT-Ma Santé.

Trouver une solution pérenne

« Même les ambulances se font caillasser. Il y a des patients aux urgences qui n’osent pas rentrer chez eux la nuit. Ça ne concerne pas que nous », dénonce une des agents. L’âge de l’élève gravement blessée touche encore plus le personnel soignant. « C’est la nouvelle génération qui est touchée. Vous vous rendez compte du message que ça lui envoie ? Tu vas soigner des gens qui vont t’agresser », regrette-t-elle. Les agents du CHM réclament qu’une solution pérenne soit trouvée afin que leur sécurité, mais aussi de bonnes conditions de travail soient assurées. « On n’arrive plus à faire venir du personnel, les agents sont fatigués. Il faut que ça s’arrête ! ».

Les syndicats ont rencontré le préfet en milieu de matinée, et il aurait assuré déployer des moyens ce vendredi soir afin d’assurer la sécurité des agents du CHM. « La réponse du préfet n’a pas été à la hauteur de nos attentes », déclare Ousseni Balahachi, secrétaire général de la CFDT Mayotte. Il ajoute que les syndicats attendent de voir ce qui va être concrètement mis en place pour assurer leur sécurité de manière durable. Les syndicats devraient être reçus d’ici mardi par le préfet dans le but de discuter plus amplement de leurs attentes. Il n’y aura pas de droit de retrait ce week-end, mais celui-ci sera de nouveau exercé lundi et mardi, dans l’attente de la réunion avec la préfecture.

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