Pour lutter contre la propagation de maladies transmises par les moustiques, notamment avec le retour de la saison des pluies, le service de lutte antivectorielle de l’Agence régionale de Santé intervient dans les maisons afin de sensibiliser les habitants. Exemple, ce jeudi 21 décembre, dans les rues de Passamaïnty.
Des bassines à découvert remplies d’eau. Des cannettes suspendues aux branches d’un arbre. Le service de lutte antivectorielle de l’équipe de l’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte scrute, ce jeudi, tous les recoins des maisons de Passamaïnty, à la recherche de tous les contenants propices aux gîtes de larves de moustiques. Selon les calculs réalisés toute l’année par les 65 agents que compte le service, la commune, suivie de Dembéni, M’tsamboro et Ouangani, en ce début de saison des pluies, ont été identifiée zone à risques. Elles bénéficieront toutes de ce genre d’interventions.
À l’aide d’une tablette, les agents reportent sur une carte ce qu’ils repèrent sur le terrain. Comme ces trous dans le sol remplis d’eau stagnante retrouvés dans la partie extérieure d’une habitation. Conseil : les combler avec du gravier et des cailloux. « Même un pot yaourt, un capuchon de bouteille laissés dehors peuvent devenir des nids à moustiques », lance un agent, qui jette également un coup d’œil aux gouttières afin de voir si de l’eau ne reste pas bloquée.
Recouvrir les stocks d’eau
L’inspection terminée, les habitants récupèrent une brochure avec les gestes simples à effectuer, tel que jeter ses déchets à la poubelle et vider tout ce qui peut servir de réservoir pour éviter que de l’eau de pluie ne stagne à l’intérieur. Concernant les eaux usées, elles peuvent aussi être versées dans des sortes de puisards dans une cour, du gravier dessus et un système pour les recouvrir.
« L’objectif est de prévenir les maladies, notamment la dengue et le chikungunya que peuvent transmettre les moustiques », déclare le directeur général de l’ARS, Olivier Brahic. Même si aucun cas n’a été recensé récemment, les interventions de sensibilisation et de destruction des nids sont jugées plus que nécessaires avec la crise de l’eau que traverse l’île. « Les stocks d’eau qui ne sont pas recouverts favorisent encore plus la multiplication des moustiques. »
« Les gens nous disent : « On sait. Mais il y a toujours un décalage entre le fait de savoir et l’action » », insiste le responsable de l’équipe, Idaroussi Ambdoul-Bar. « Seuls ; on n’y arrivera pas », rabâche encore un agent, Archidine Abdourahamane. « Il faut le soutien des communes et des associations pour sensibiliser le plus possible. » Même si le directeur général note, depuis les premières missions de terrain en 2006, un « changement progressif des habitudes. »
Des trous et des déchets dans la rue
Le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila, également présent lors de cette journée d’intervention, a rappelé l’objectif d’équiper les quartiers de contenants à déchets dans les prochaines années et de réhabiliter les rues qui présentent de nombreux trous. Les travaux de voirie à Passamaïnty devraient débuter en avril prochain.
Quelques chiffres
Depuis le début de l’année, 39 cas ont été recensés : 36 de paludisme et deux de dengue.
En 2022, ces chiffres étaient de 41 cas confirmés dont 36 de paludisme (que des cas importés) et 5 de dengue (2 autochtones et 3 importés). Le mois d’août ayant été la période la plus à risques dans le développement de pathologies.
L’année qui a enregistré le plus de cas contaminés étant 2020 avec 3 759 cas autochtones.