Ce lundi 1er juillet, l’association pour les déficients sensoriels de Mayotte (ADSM) et l’Association pour les adultes et jeunes handicapés (Apajh) ont fusionné. Un mariage qui avait commencé il y a déjà plusieurs années, avec une mutualisation progressive des moyens des deux entités.
«Sans appui de l’Apajh, on aurait peut-être mis la clef sous la porte. » C’est par ces mots que le président de l’association pour les déficients sensoriels de Mayotte (ADSM), Laïdine Chamassi, salue la fusion qui s’est opérée le 1er juillet entre son organisme et l’Association pour les adultes et jeunes handicapés. Arrivé à la tête de la structure qui vient en aide aux aveugles ou encore aux sourds et muets en 2018, celui-ci trouve une association dans une situation financière « compliquée », à la suite d’une gestion qui l’était tout autant. C’est alors que la fédération Apajh lui a tendu la main. “L’Agence régionale de santé (ARS) de Mayotte nous a également dit de les aider. On a mis en place un mandat de gestion, c’est-à-dire qu’on apportait notre expertise et un soutien technique. La fusion est finalement l’aboutissement de ce chemin”, décrit Jean-Louis Garcia, président de la fédération, venu exprès de métropole pour l’événement, voulant envoyer un symbole d’unité entre les deux entités. La coopération entre elles a déjà démontré ses avantages, l’ADSM ayant été remise sur pied, et l’Apajh ayant pu bénéficier des compétences de plusieurs salariés qu’elle n’avait pas au sein de ses structures à Mayotte. “Un travail de collaboration constructif”, souligne Jean-Louis Garcia. Fusionner permet donc de concrétiser cette mutualisation des moyens.
Une plus grande force d’impact
“Cela nous permet d’améliorer davantage la prise en charge des personnes que nous suivons”, estime Laïdine Chamassi, dont l’association donne par exemple des cours de langue des signes, ou accompagne des personnes en situation de handicap sensoriel sur la voie de l’insertion. Et pour cause : concrètement, cette fusion administrative se traduit également par la mutualisation des locaux. Les salariés de l’ex-ADSM (désormais Établissement Apajh, pôle sensoriel ADSM) vont pouvoir bénéficier de nouveaux locaux acquis par l’Apajh récemment, comme l’antenne IME (Institut Médico-Éducatif) Nord à M’tsangamouji, voyant ainsi leurs conditions de travail s’améliorer. Tous les postes ont été maintenus : s’ils étaient 50 à l’ADSM et 130 à l’Apajh, ils forment désormais tous une équipe de 180. Un nombre qui donne une plus grande force d’impact selon le président de la fédération, et une équipe réformée qui fait déjà corps, lors d’un buffet convivial organisé au Jade Hôtel et Spa, à Bandrélé, ce jeudi 4 juillet.
L’association, désormais grandie, n’est pas en reste de projets. Elle compte en effet répondre à un appel à projet pour un internat prévu pour quarante résidents en situation de polyhandicap. Deux unités d’enseignement, une pour école élémentaire et une pour la maternelle, pour enfants atteints d’autisme ouvrant à la rentrée prochaine vont être gérées par l’APAJH. L’organisme veut également travailler sur la mise en place d’un Esat (Établissement et service d’accompagnement par le travail) et faire du logement accompagné.
Une semaine d’inaugurations pour l’Apajh
Une délégation de l’Apajh s’est rendue sur le territoire mahorais à l’occasion de cette fusion. Elle en a profité pour organiser plusieurs événements tout au long de la semaine. Ainsi, lundi 1er juillet, elle a inauguré son Service de Soins Infirmiers à Domicile (SSIAD) en Petite-Terre, ainsi que son entreprise adaptée Auxilium, à Passamaïnty (Mamoudzou), pour contribuer à l’inclusion professionnelle de ses usagers. Mardi, elle a inauguré l’Antenne IME (Institut Médico-Éducatif) Nord, à M’tsangamouji, afin de fournir un soutien éducatif et thérapeutique aux jeunes en situation de handicap, contribuant à leur développement et à leur intégration sociale. Mercredi, l’APAJH a organisé un Handivillage, place de la République, à Mamoudzou, pour rassembler les acteurs engagés dans l’inclusion des personnes en situation de handicap.
Journaliste à Mayotte depuis septembre 2023. Passionnée par les sujets environnementaux et sociétaux. Aime autant raconter Mayotte par écrit et que par vidéo. Quand je ne suis pas en train d’écrire ou de filmer la nature, vous me trouverez dedans.