La qualité et la sécurité des soins constituent, sur l’île aux parfums comme partout en France, une priorité majeure pour l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, notamment dans la perspective du développement de nouvelles filières et structures de soins sur le territoire, dans les secteurs hospitaliers, libéraux et médico-sociaux. Ce mercredi, a marqué la signature de convention entre l’agence régionale de santé et l’association Orison.
Afin d’assurer à la population de Mayotte des prises en charge de qualité, deux projets sont lancés par l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, à savoir l’installation d’une structure régionale d’appui (SRA) et la préfiguration d’une mission régionale inspections-contrôles, réclamations et évaluations (MRICRE). L’organisation a désigné l’association Orison (organisation régionale d’appui de sécurité des soins) comme sa structure régionale d’appui à la qualité des soins et à la sécurité des patients. Ce projet est mis en place afin de pouvoir « accompagner les professionnels des établissements de santé, médico-sociaux et libéraux », explique Olivier Brahic, directeur général de l’ARS de Mayotte.
Améliorer la prise en charge des patients
Cette SRA répond à trois orientations stratégiques : promouvoir la culture sécurité et accompagner la gestion et le traitement des événements indésirables associés aux soins (EIAS), et plus particulièrement les graves, accompagner les professionnels de santé dans leur démarche d’amélioration de la qualité et de la sécurité des soins, et participer au développement de la culture de pertinence des soins. Dans le cadre de la gestion des événements indésirables associés aux soins, « l’idée c’est que ces événements ne soient pas cachés, dans le but de pouvoir améliorer la prise en charge des patients », affirme le directeur. Pour Nicolas Bocquelet, secrétaire général d’Orison, « la démarche de déclaration constitue un levier essentiel pour comprendre la survenu de ces événements et permet collectivement de les éviter, de réduire leur gravité et surtout leur récurrence ». L’association accompagnera avec « bienveillance, en appliquant des méthodologies approuvées tout en favorisant la réflexion en équipe », selon Marie-France Angelini-Tibert, directeur opérationnel d’Orison. En complément, le secrétaire général affirme que « c’est en travaillant ensemble que nous pourrons offrir une qualité de soins, tout en sécurité, à l’ensemble de la population ».
« L’obligation de déclarer ces événements »
L’agence régionale de santé se « doit de répondre aux standards nationaux », clarifie Olivier Brahic. Tout comme le centre hospitalier de Mayotte, qui doit « répondre à un certain nombre de prérogatives, comme les autres centres hospitaliers de l’Hexagone et des outre-mer », ajoute Jean-Mathieu Defour, directeur du CHM. Cette réponse doit s’appliquer notamment dans la démarche qualité – gestion des risques, en rapport aux impératifs de la certification de la Haute Autorité de Santé. Pour le directeur de l’ARS, lors d’un signalement d’EIAS, l’une des clefs est de « remonter la chaîne pour voir où a eu un lieu un dysfonctionnement. Souvent quand il y a un problème grave, c’est qu’il y a eu plusieurs petits avants sur la chaîne ».
Ces événements sont basés sur les déclarations des professionnels de santé et des usagers, via un portail national de déclaration d’événements. « Les professionnels de santé ont l’obligation de déclarer ces événements », rappelle le directeur du CHM. En 2022, environ 600 événements ont été déclarés au centre hospitalier, rassemblant des signalements des professionnels de santé et des usagers, allant des signalements relatifs « au service d’un repas froid, à la perte de lunettes, jusqu’aux plus graves », relativise Jean-Mathieu Defour.
En parallèle, l’ARS de Mayotte a mis en place une mission régionale inspections contrôles réclamations et évaluations (MRICRE). Créée en juillet 2022, cette mission rattachée directement à la direction générale, est portée par Anchya Bamana. Pour l’instant seule, elle devrait être rejointe par une deuxième personne. La mission a pour objectif d’assurer « une qualité et une efficacité des prises en charges des usagers au sein des opérateurs de santé », ajoute Olivier Brahic.
Afin d’engager l’ensemble des structures dans cette démarche, l’organisation a fait le choix de prendre à sa charge toutes les adhésions pour la première année d’activité de la SRA sur l’île.