L’officine de Labattoir a réouvert ses portes, ce mardi matin, après une longue fermeture administrative de sept mois et moult péripéties judiciaires devant les tribunaux administratifs de Mamoudzou et Bordeaux. C’est un ouf de soulagement chez la propriétaire et le personnel, tout comme les clients.
« Tout est bien qui finit bien », confiait, ce mardi, un couple d’expatriés métropolitains heureux de retrouver leur pharmacie de quartier. L’effusion de joie se manifestait également chez de nombreux parents résidants des quartiers Toutouroucha, Zardéni, Moya, Marigot et Badamiers, après que la croix verte spécifique se mette à briller à nouveau à trois endroits différents du bâtiment. Pour rappel, depuis le 4 août 2002, ce commerce est devenu une parapharmacie suite à une action en justice engagé par un pharmacien de Grande-Terre (une officine à son actif à Koungou). Un arrêt du tribunal administratif de Bordeaux (Gironde) avait contraint l’ARS Mayotte à ordonner la fermeture de la deuxième pharmacie de Labattoir, douchant les espoirs et les efforts déployés cinq années durant par Mirrasse Gataa et son équipe.
« Un imbroglio juridico-administratif »
La posture s’avérait délicate pour une Agence régionale de santé de Mayotte (ARS) prise en tenaille dans une bataille entre deux opérateurs économiques convoitant la même place. L’imbroglio judiciaire était d’autant plus difficile dans le désert médical et pharmaceutique qui caractéristique à Mayotte. L’issue heureuse de ce dossier est à mettre à l‘actif du directeur général de l’ARS Mayotte, Olivier Brahic, qui a su garder son sang froid pour solutionner un dossier hyper complexe dans son aspect juridique. Il avait alors assuré dans nos colonnes « comprendre le désarroi de la patronne de l’ancienne pharmacie des Badamiers » tout en soulignant au passage « que sortir de cet imbroglio juridico-administratif incomparable aboutirait à créer une jurisprudence susceptible d’être attaqué à nouveau en justice par l’une ou l’autre des parties, voir même d’autres concurrents potentiels ». Évoquée un temps, la solution idéale présentée était une réduction exceptionnelle des quotas en Petite-Terre (de 7.000 habitants actuellement à 6.000 ou 5.000) alors que la population est officiellement estimée par l’Insee à un peu plus de 19.000 habitants. Ceci afin de faciliter l’installation de deux officines pharmaceutiques (+ celle de Pamandzi).
Nous ignorons lequel des différents éléments évoqués a pu faire pencher la balance en faveur de Mirasse Gataa, toujours est-il que les usagers de l’officine pharmaceutique se félicitent que la raison ait pu l’emporter sur ce dossier quels que soient les dégâts subis par ses différents protagonistes.