Tests en baisse, relâchement de la population, et clusters supplémentaires… Les inquiétudes de l’agence régionale étaient nombreuses, lundi, lors du dernier point de situation animé par Dominique Voynet.
“Nous avons peu de nouveaux résultats”, a prévenu d’emblée la directrice de l’ARS lundi matin, lors de son dernier point sur la situation sanitaire. Et pour cause, au cours des cinq derniers jours, le nombre de tests a drastiquement baissé. Alors que le laboratoire privé faisait face à une pénurie de réactifs, ceux-ci, attendus dès jeudi dernier, n’ont finalement pu être livrés que dimanche, et devraient être dédouanés ce mardi. “Avec les jours fériés, ça nous fait donc cinq jours sans prélèvement”, a résumé Dominique Voynet. “D’autant plus que ces derniers jours, les gens ont plus été présents à Majicavo Dubaï que dans les centres médicaux.” En conséquence, “seulement” 22 nouveaux cas ont été recensés ce dimanche, pour un décès supplémentaire. Lundi matin, cinq patients ont par ailleurs été évasanés vers La Réunion.
Autre problème, les relations entre l’ARS et le centre hospitalier semblent se compliquer. Depuis mardi dernier, les équipes mobiles de prélèvement au CHM “auraient décidé de ne plus se mobiliser”, autrement dit, de ne plus assurer les tests à domicile. Une décision que l’ARS “ne soutient pas” et dont elle n’avait pas été informée avant ce week-end. Sachant que l’agence régionale avait elle-même financé les renforts censés appuyer ces mêmes effectifs. “Je pense que ça reste tout de même moins dangereux de transporter un tube qu’un patient infecté en taxi pour qu’il se rende jusqu’au CHM”, a encore souligné Dominique Voynet. Selon elle, les équipes réorganisées, “sûrement dans le sens d’un redéploiement des effectifs vers d’autres services” resteraient mobilisés dans les cinq centres médicaux de référence, où des prélèvements sur place peuvent toujours être réalisés. “Mais il n’est pas souhaitable de demander à tout le monde de s’y rendre…”, a soufflé la directrice de l’ARS, à l’heure où la directrice de l’hôpital n’a pas encore répondu à nos appels.
“L’épidémie ne marque pas le pas”, a rapidement embrayé l’agence régionale de santé, “inquiète de voir un relâchement” de la population. Sans toutefois citer de chiffres actualisés entre les entrées et les sorties, Dominique Voynet a attesté que le nombre d’admissions en réanimation “monte un petit peu”, alors que les dix lits supplémentaires étaient en cours d’installation dans le service, en vue du pic épidémique attendu pour la première semaine de juin. De nouveaux clusters ont récemment attiré l’attention des autorités, parmi lesquels “des quartiers précaires” et plusieurs cas au sein du centre de rétention administrative et du corps professoral. “Nous devons vraiment surveiller ça pour nous assurer qu’aucun enseignant contaminé n’exercera”, a relevé Dominique Voynet, à la veille de la réouverture d’une minorité d’établissements scolaires à travers l’île.
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