Ce vendredi 7 janvier, Olivier Brahic, le directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte, s’est rendu au centre médical de référence (CMR) de Dzoumogné afin d’évaluer la situation sanitaire sur place et de rappeler l’importance de la dose de rappel face à un variant Omicron extrêmement contagieux.
La course contre la montre est lancée ! Entre le 26 décembre et le 1er janvier, pas moins de 4.417 cas de Covid-19 confirmés ont été identifiés parmi les patients domiciliés dans le 101ème département. Avec un taux d’incidence de 1.580,5 cas pour 100.000 habitants, le variant Omicron n’épargne personne sur l’île. “Nous devons préparer le système de santé à un possible afflux des malades”, témoigne Olivier Brahic, le directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) de Mayotte.
Afin de prêter mains fortes à leurs collègues mahorais, des professionnels de la réserve sanitaire ont débarqué la semaine dernière sur l’île aux parfums. “Un tiers de notre effectif est atteint du Covid-19”, se désole Combo Yacout, médecin chef de service au centre médical de référence de Dzoumogné. Avant d’ajouter : “Heureusement que le personnel de la réserve sanitaire est arrivé pour nous épauler, mais la situation est critique… Nous avons dû fermer les centres de M’tsangamouji et de M’tsamboro par manque de moyens humains.”
Le calme avant la tempête ?
Si le virus est extrêmement contagieux, les formes graves sont rares à l’heure actuelle… “On note un écart entre le taux d’incidence et l’impact sur les hospitalisations, mais l’explosion du taux d’incidence nous fait craindre un mur hospitalier”, affirme Olivier Brahic. Par ailleurs, le personnel des urgences doit gérer d’autres épidémies, telles que la bronchiolite et la grippe qui sévissent sur le territoire depuis plusieurs semaines. Une situation critique pour des soignants à bout de souffle depuis le début de la pandémie.
Après avoir rappelé que la situation sanitaire sur le territoire mahorais demeure fragile, l’agence régionale de santé conseille à tous les habitants de se faire vacciner pour la troisième fois. “Les indicateurs épidémiologiques sont alarmants : il est crucial que toutes les personnes éligibles à la dose de rappel se rendent dans un centre de vaccination. Le variant Omicron étant plus contagieux, il est important que chacun puisse booster son immunité afin de se protéger et de protéger ses proches”, insiste l’organisme.
Se faire dépister au moindre doute
À Mayotte, 77.7% des plus de 12 ans ont reçu deux doses de vaccin. En revanche, seuls 60.2% des plus de 75 ans ont un schéma vaccinal complet. Un pourcentage qui inquiète les autorités, pas franchement rassurés face aux complications encourues par ces patients dits à risques. “Les prochains jours vont être décisifs. Il est impératif de se faire dépister au moindre doute, au moindre symptôme, même en étant vacciné, avant toute reprise d’interactions sociales, afin de tenter de contenir la propagation du variant Omicron sur notre territoire”, scande l’ARS. Dès lors, les mesures de prévention, auxquelles s’ajoutent la mise en place d’un couvre-feu, reviennent expressément sur le devant de la scène en ce lundi de rentrée scolaire : port du masque obligatoire, lavage fréquent des mains, distanciation sociale de deux mètres et aération régulière des espaces clos… Bref la routine du Covid-19 !