RunCov, une nouvelle méthode de dépistage réunionnaise bientôt expérimentée à Mayotte

Après le test PCR est venu l’antigénique. Désormais, s’ajoute le RunCov, un nouveau mode de dépistage par voie nasale élaboré à La Réunion et fraîchement approuvé par le ministère des Solidarités et de la Santé. Efficacité, rapidité, praticité, cette innovation régionale affiche des atouts non-négligeables, qui pourraient très rapidement profiter aux voyageurs mahorais.

« Plus rapide qu’un test PCR classique, plus fiable qu’un test antigénique. » Sur le papier, la promesse du RunCov fait rêver. Développé sur l’île intense, ce nouveau test Covid-19 est désormais officiellement disponible en France, selon le ministère des Solidarités et de la Santé. Et les voyageurs entre Mayotte et La Réunion pourraient même être, dès la semaine prochaine, parmi les premiers à en bénéficier.

Fruit d’une collaboration d’ampleur entre le centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad), l’université de médecine, le CYROI, un dispositif de recherche et d’innovation biomédicale et le CHU de La Réunion, où il a été expérimenté, RunCov présente encore bien d’autres avantages. D’abord, ce test qui se réalise par voie nasale à la façon d’un PCR « permet de détecter les trois principaux variants du Sars-Cov-2 (anglais, sud-africain et brésilien) », précise le Cirad. Une aubaine, à l’heure où la présence de ces variants a été confirmée sur l’île Bourbon.

 

Des passagers réellement négatifs dans l’avion

 

« De plus, la RT-Lamp (la méthode utilisée par RunCov, ndlr) utilise des réactifs différents de ceux de la RT-qPCR (la méthode la plus répandue) qui permet de s’affranchir des problèmes récurrents de rupture de stocks de réactifs », comme Mayotte en a connu l’année dernière. Aussi, les résultats, disponibles entre 5 et 25 minutes après le prélèvement – ces délais variant en fonction de l’état de contamination du patient – garantissent une sensibilité proche de 90%, et ce même en cas de faibles charges virales, « ce qui réduit la probabilité de faux négatifs », insiste encore le Cirad. Enfin, RunCov « ne nécessite qu’un simple appareil portatif électrique pour fonctionner ». Ce qui facilite son utilisation sur le terrain, comme dans les aéroports, qui devraient s’imposer comme des lieux d’expérimentation privilégiés, « pour que seuls les passagers réellement négatifs puissent monter dans l’avion », explique Eric Jeuffrault, directeur régional du Cirad, interrogé par nos confrères de Réunion La 1ère. Actuellement, les voyageurs doivent présenter un test PCR négatif réalisé jusqu’à 72h avant l’embarquement. Or, ils demeurent susceptibles de contracter le Covid-19 entre ces deux échéances. D’où l’intérêt de pouvoir déployer RunCov dans les aérogares.

« Depuis plus de 10 ans, les équipes du Cirad travaillent à la mise en pratique de l’approche One Health, en collaborant entre santé humaine, animale, végétale, en particulier dans l’océan Indien. L’approche One Health permet des collaborations inédites à l’origine de solutions innovantes, comme le démontre RunCov », souligne le centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement. « Les petits laboratoires de La Réunion peuvent aussi faire de grandes choses ! », conclut Eric Jeuffrault.

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