Les professionnels de santé de l’académie de Mayotte formés au test antigénique

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Ce lundi, plusieurs professionnels de santé de l’Éducation nationale ont été formés à la prise en charge des tests antigéniques dans le but de se déplacer dans les établissements scolaires pour réaliser des dépistages de masse. Pour ces infirmières volontaires, ce dispositif est une manière de rappeler aux élèves et aux enseignants que la crise sanitaire est toujours d’actualité à Mayotte.

Dans la salle informatique du lycée de Tsararano se déroule un cours pour le moins inhabituel, en ce lundi 18 janvier. Pas moins de 12 infirmières de l’académie de Mayotte suivent une formation dispensée par l’agence régionale de santé sur le test antigénique. Au moment où le recteur passe la tête pour «souligner leur mobilisation», l’heure est aux exercices pratiques. Ni une ni deux, Gilles Halbout mouille la chemise et porte sa narine candidate. Coton-tige dans la main, c’est à Maddy que revient la lourde tâche de se confronter à l’épreuve. Impressionnée ? Pas vraiment. «Nous le prenons en charge comme n’importe quelle personne», souffle la jeune femme alors qu’un rictus se dessine sur le bord des lèvres de son cobaye. Un classique dans ce genre de situation.

mayotte-tests-antigeniques-rectoratLe but pour ces professionnels de santé de l’Éducation nationale : intégrer l’équipe mobile (accueil, test, saisie sur ordinateur) pour prendre part à des dépistages massifs décidés par l’institution gérée par Dominique Voynet dans les établissements scolaires, aussi bien dans le 1er que dans le 2nd degré, auprès d’un public ciblé selon les critères et les besoins. Mais aussi de réaliser du cas par cas pour isoler rapidement les élèves positifs et éviter une propagation du virus dans les classes. «C’est une instruction interministérielle qui date de fin novembre», précise Fabienne Mazeau, conseillère technique dans le domaine médical auprès du recteur.

 

«Marquer les esprits»

 

En poste au lycée professionnel de Kawéni, Nathalie s’impatiente à l’idée de rejoindre ce cercle fermé de testeurs. Elle qui se dit «toujours partante» pour apporter sa pierre à l’édifice et rendre service à la communauté éducative. Idem pour Élise qui se réjouit «de savoir où en est la situation chez les collégiens et lycéens». Pour Agnès, ces futures campagnes «peuvent aussi marquer les esprits car il existe toujours un risque». D’autant plus que, selon elle, le port du masque et le respect des gestes barrières s’avèrent de moins en moins respectés chez les jeunes comme chez les enseignants. «La prévention est notre première mission. Notre rôle ne consiste pas seulement à soigner les bobos», renchérit-elle pour mettre en garde face à un éventuel rebond, alors que le 101ème département enregistre 455 nouveaux cas sur la dernière semaine.

 

«Avoir un maximum d’autonomie»

 

Sauf que ce nouveau dispositif risque de considérablement compromettre, ou plutôt de chambouler, leur quotidien si les tests se multiplient aux quatre coins de l’île… «Tout retombe sur la vie scolaire lorsque nous ne sommes pas là, mais nous allons nous organiser», admet d’un ton plutôt rassurant Nathalie, derrière ses lunettes rondes. «Si nous ne sommes pas appelées trop souvent, cela voudra dire que nous gérons la crise

mayotte-tests-antigeniques-rectoratMalgré cet optimisme, Gilles Halbout ne voit pas d’un bon oeil de compter des établissements sans professionnels de santé. «Sur le terrain, ce sera en fonction des prescriptions locales [les discussions sont en cours pour un dépistage au CUFR]. Il faudra voir avec les principaux et les proviseurs, avec les disponibilités de chacune et le contexte», prévient-il, même s’il juge nécessaire que le rectorat puisse contribuer au même titre que les autres administrations dans la lutte contre le Covid-19 et de son variant sud-africain, désormais confirmé sur le territoire. «L’idée est que nous ayons un maximum d’autonomie !»

Et pour celles et ceux qui s’inquiètent de la réaction de leurs collègues ou de leurs camarades, le recteur garantit la confidentialité du résultat. Même pour lui ?, ose-t-on lui demander quinze minutes plus tard. Et le patient du jour de répondre : «Bon, je vous le dis, mais c’est un exemple à ne pas suivre.» Négatif ! Ouf, on a évité le cluster.