Vendredi 14 janvier, Gilles Halbout, le recteur de l’académie de Mayotte, et Olivier Brahic, le directeur de l’agence régionale de santé, ont assisté au dépistage d’écoliers de la maternelle de Chiconi Centre. Des tests salivaires effectués sur les petits élèves suite à l’annonce d’un cas positif dans leur classe.
Il est 6h50 lorsque Ansra embrasse sa maman et passe les grilles de l’école de Chiconi Centre ce vendredi matin. Direction sa salle de cour. Enlever ses chaussures et dire bonjour à ses copains : en voilà un bon programme pour commencer la journée ! Mais depuis que le vilain virus a posé ses bagages à Mayotte un nouveau cérémonial se met en place.
7h. En rang à un mètre les uns des autres, Ansra et ses camarades font la queue pour se laver les mains. “Attention, on respecte bien les lignes tracées au sol pour respecter la distanciation”, lance l’une des atsem (agent territorial spécialisé des écoles maternelles). Trois par trois, les petits bouts s’avancent vers le robinet en respectant le sens de circulation et procèdent aux nettoyages des menottes. En classe, les institutrices masquées attendent leurs élèves. Particularité du jour : les petits écoliers vont pouvoir réaliser leur tout premier test Covid ! Sagement assis, les grandes-sections écoutent attentivement les consignes. Si certains sont un peu intimidés par tout ce remue-ménage, Ansra, quant à elle, ne se laisse pas impressionner. “Je vais devoir cracher dans un pot… Je n’ai pas peur. Mon papa et ma maman m’ont dit que c’était important. Je vais le faire”, annonce-t-elle fièrement du haut de ses cinq ans.
Dépister encore et toujours
Moins intrusifs que les tests nasopharyngés, les tests salivaires permettent aujourd’hui de dépister les plus jeunes pour isoler les cas de Covid-19. “Le principe est le même qu’un test PCR”, affirme le directeur de l’agence régionale de santé, Olivier Brahic. Après une analyse en laboratoire des prélèvements, parents et infirmiers scolaires reçoivent les résultats dans les 48h. “Depuis le mois de novembre, nous avons testé plus d’une centaine de classes”, détaille Agnès Dubreuil, infirmière responsable de la cellule Covid et de la coordination des dépistages salivaires pour le rectorat de Mayotte.
Que jeunesse se fasse
Contrairement à leurs camarades de CP, les maternels ne sont pas encore contraints de porter le masque. Puzzles, jeux de constructions, dessins ou pâtes à modeler… Les enfants partagent tout et les virus se régalent. “Nous initions les élèves aux gestes barrières. Nous imposons un lavage des mains à leur arrivée en classe, avant et après chaque goûter ou repas”, insiste Mroivili Mdzadzé, l’inspectrice de l’Éducation nationale dans la circonscription de Sada. Des mesures de prévention qui peuvent sembler futiles lorsque l’on voit les bambins jouer en toute insouciance, loin de la pandémie et des sombres préoccupations de notre époque actuelle…