Alors que des milliers d’élèves reprennent le chemin de l’école cette semaine, plusieurs restrictions restent de mise pour éviter une nouvelle flambée épidémique. Objectif : débarrasser définitivement Mayotte du coronavirus.
C’est la rentrée ! Et pas n’importe laquelle. Depuis ce lundi 15 mars, 4h du matin, le confinement est levé à Mayotte, après cinq semaines au cours desquelles un nouveau pic épidémique a été atteint, à la mi-février. Les chiffres encourageants de la dernière quinzaine semblent indiquer que la seconde vague de Covid-19 marque le pas dans le 101ème département. Alors qu’au plus fort de la crise, le taux d’incidence dépassait le 900 cas pour 100.000 habitants, avec un taux de positivité avoisinant les 30%, les indicateurs sont aujourd’hui retombés à des niveaux proches de la moyenne nationale : sous la barre des 200 pour le premier, et 12,3% pour le second, d’après le dernier bulletin de l’agence régionale de santé.
Situation inquiétante à la Réunion
Un soulagement, alors que ce lundi signe aussi la fin des vacances scolaires. Les quelque 100.000 élèves de l’île sont attendus sur les bancs de l’école dès cette semaine. “J’appelle à la vigilance, car la situation reste sérieuse et Mayotte ne peut pas se permettre de rester sur un plateau élevé”, a toutefois mis en garde le préfet Jean-François Colombet lors d’une conférence de presse mercredi dernier, en pointant du doigt l’accélération de l’épidémie à La Réunion. Le ministre de la Santé et des Solidarités, Olivier Véran, a d’ailleurs annoncé jeudi que l’île Bourbon rejoignait les 20 départements placés sous surveillance, alors que le taux d’occupation en réanimation dépassait le 9 mars les 82,8%, sur les 122 lits ouverts.
Couvre-feu, rentrée par demi-jauge, protocoles sanitaires
D’où l’impératif de maintenir l’embellie actuelle à Mayotte. Le délégué du gouvernement a annoncé une série de dispositions pour consolider le “succès du confinement”, et s’assurer de “gagner la guerre” contre le virus. “Mon espoir, mon ambition, c’est que Mayotte soit la première à le faire”, a parié Jean-François Colombet. Première mesure : la mise en place d’un couvre-feu, de 18h à 4h du matin, tous les jours, y compris le week-end.
Tandis que les écoles primaires ouvriront leurs portes dès ce lundi, selon un protocole sanitaire strict, les collèges et les lycées accueilleront leurs élèves par demi-jauge, pour “éviter le brassage de 2.500 personnes dans les cours de récréation”. Une partie ira en classe dès lundi, l’autre le mardi, et ainsi de suite.
Autre nouveauté attendue cette semaine, les 73 mosquées du vendredi pourront de nouveau recevoir les fidèles, mais uniquement un jour par semaine, le vendredi. Les églises en feront de même le dimanche. À condition, bien sûr, de respecter là aussi un protocole strict, masques obligatoires, gel hydroalcoolique, jauges et distanciation sociale respectées.
Objectif : lever les restrictions le 4 avril
Côté entreprises, les commerces pourront rouvrir, mais les bars et restaurants resteront fermés, au moins jusqu’au 29 mars. Et le télétravail reste de mise dans la mesure du possible. Pour les services publics, il faudra encore attendre jusqu’au 22 mars pour se rendre aux guichets.
En fonction de l’évolution de l’épidémie, ces mesures pourront évoluer dans les semaines à venir. Si la dynamique positive se poursuit, le couvre-feu sera reculé à 20h dès lundi prochain, puis à 22h30 la semaine suivante. “L’objectif est que le 4 avril, soit une semaine avant le ramadan, nous puissions ouvrir les lieux de culte, lever le couvre-feu et autoriser à nouveau les moments festifs”, a annoncé Jean-François Colombet. Pour l’instant, les interdictions de rassemblement à plus de six personnes restent en effet de vigueur, et il en va de même pour les activités sportives en salle.
Quant à l’aérien, les motifs impérieux ne seront pas levés, et les frontières resteront fermées, même si des vols de rapatriement peuvent être envisagés pour les personnes qui en feraient la demande auprès de l’ambassade.