Le locataire de la Case Rocher est intervenu sur le plateau de Mayotte la 1ère hier soir. Sans surprise, il a annoncé la poursuite du confinement pour deux semaines. Au même moment en France, le premier ministre Jean Castex déroulait à la presse la stratégie du gouvernement, alors qu’un nouveau seuil de 30.000 contaminations en 24 heures a été franchi cette semaine, une première depuis novembre.
“Non, je ne suis pas fâché, vous le savez bien non ?”, a répondu le préfet Jean-François Colombet à la question de la présentatrice Géniale Attoumani sur le plateau de Mayotte la 1ère. Une réaction de bon père de famille, face à un micro-trottoir dans lequel les habitants du 101ème département ont fait part de leur sentiment sur le succès plus que mitigé du confinement. Et au vu des derniers chiffres, difficile de les contredire…
Décrétée le 5 février dernier pour trois semaines, afin de freiner la propagation du Covid-19 sur le territoire, la mesure n’a pas encore eu les effets escomptés : avec quatre nouveaux décès, Mayotte vient de passer la barre des 100 morts du coronavirus depuis le début de l’épidémie (102 au total ce jeudi soir). Le taux d’incidence, à 767,9 cas pour 100.000 habitants reste élevé. Par ailleurs, 2.146 nouvelles contaminations sont recensées par l’agence régionale de santé dans son dernier bulletin, et 22 personnes sont hospitalisées en réanimation.
“On n’y est pas encore”
Bref, l’heure n’est pas aux retrouvailles ! « Il faut poursuivre le confinement. Nous allons prolonger le confinement jusqu’à la fin des vacances scolaires« , a déclaré le délégué du gouvernement. Soit au moins deux semaines de plus à tenir, calfeutré chez soi. “Il n’y a plus d’augmentation exponentielle, mais on n’y est pas encore”, a-t-il précisé, en assurant que les contrôles seront renforcés. En tout, plus de 3.000 procès-verbaux ont été dressés depuis le premier jour du confinement. Quant aux difficultés rencontrées par les voyageurs, refoulés parfois malgré un motif impérieux, le préfet a défendu cette politique. “Nous avons vu les ravages causés par le variant sud-africain. Vous imaginez ce que ce serait avec en plus le variant anglais ou le variant brésilien ? Il faut réduire de façon drastique les mobilités”, a-t-il insisté.
Une décision qui s’explique assez bien vu la tension hospitalière au CHM, mais aussi compte tenu de la progression inquiétante de l’épidémie à La Réunion, qui accueille en moyenne quatre patients évacués par jour depuis l’île aux parfums. La faute, sûrement, du variant sud-africain, dont plusieurs cas ont été détectés chez nos voisins également.
Pas de confinement au niveau national
“Le virus progresse en France comme presque partout en Europe même dans les pays qui ont décidé d’appliquer un confinement et l’explication la plus évidente est l’apparition de nouvelles formes du virus, ces souches variantes”, a confirmé le premier ministre Jean Castex qui tenait également une conférence de presse ce jeudi. Le gouvernement a toutefois fait le choix de ne pas opter pour un confinement généralisé au niveau national. Seules Nice et Dunkerque vont à nouveau être mises sous cloche, uniquement le week-end à partir de ce samedi. “À La Réunion, nous déploierons les moyens nécessaires au soutien des structures de soins”, a ajouté le chef de l’exécutif, sans plus de détails. Avec plus de 30.000 cas positifs en 24h, du jamais vu depuis novembre, le pays tout entier est sur le fil du rasoir…