Campagne de vaccination : Le recteur de Mayotte piqué par l’une de ses enseignantes

Gilles Halbout s’est rendu ce mercredi au centre de vaccination de M’Gombani. Une piqûre pleine de rebondissements, loin de tout le cérémoniel déployé pour d’autres personnalités de l’île avant lui. Mais qui n’enlève en rien au message qu’il souhaitait faire passer aux personnels de l’Education nationale.

Alors que la campagne de vaccination peine à prendre de l’ampleur dans le 101ème département, l’agence régionale de santé a pu compter ce mercredi sur un invité de choix, en la personne du recteur de Mayotte, Gilles Halbout. Et c’est dans un anonymat presque complet que le responsable de l’académie s’est présenté dans le sas d’accueil du centre de M’Gombani. Comme en témoigne cet enseignant de SVT au lycée des Lumières qui ne l’a pas reconnu. « C’est vrai ? C’est vraiment lui ? », demande-t-il d’un air surpris. Si l’anecdote prête à sourire, celle-ci s’est finalement conclue par un selfie entre les deux hommes.

Direction ensuite la salle principale pour l’entretien avec le médecin. Un échange bref qui a bien failli se terminer par un renvoi pur et simple, sans passer par la case piqûre, en raison de symptômes au Covid-19 lors de son séjour en métropole en début d’année. « J’avais perdu l’odorat », avoue Gilles Halbout, à son interlocuteur. Une confession qui lui a valu plusieurs minutes de flottement, avant que le personnel soignant ne donne son aval. Grand ouf de soulagement !

 

Martine au centre de vaccination

 

Étape suivante avec le passage derrière les paravents, à l’abri des regards indiscrets. Nouvelle anecdote – décidément encore une ! -, son infirmière du jour n’est autre qu’une enseignante de Sciences et techniques médico-sociales (STMS) en poste à Bandrélé, qui a décidé de renfiler sa blouse pour l’occasion et pour prêter main forte à la campagne de vaccination, deux à trois fois par semaine. À peine a-t-il eu le temps de relever sa chemisette que l’aiguille entre et ressort aussitôt de son biceps. « Je n’ai rien senti », lâche-t-il d’un ton rassurant, au moment où plusieurs consignes lui sont données par Martine. « Vous risquez d’avoir des douleurs dans l’épaule pendant deux jours et potentiellement de la fièvre et des maux de tête. Buvez beaucoup d’eau et rendez-vous dans quatre semaines pour la seconde injection. »

Cinquantenaire depuis une semaine, Gilles Halbout fait désormais partie du cercle restreint des quelque 5.000 vaccinés de l’île aux parfums. « J’espère que cela va donner envie à d’autres de venir », plaide-t-il. Avec en ligne de mire, les fonctionnaires de l’Éducation nationale. « Sur la base du volontariat, tous les enseignants de moins de 50 ans pourront prochainement se faire vacciner quand il y aura des disponibilités sur certains créneaux car ils ne sont pas prioritaires. » Au détour d’un selfie ?

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