Sur l’île de Mohéli, les agents de santé, ont commencé à bénéficier des formations de sensibilisation sur ce qui était appelé encore récemment la variole du singe. Parallèlement, le ministère de la Santé des Comores a annoncé le déploiement des différentes équipes de surveillance dans les ports et aéroports.
Alors que la variole du singe se propage très rapidement en Afrique, de nombreux pays essaient dès maintenant de s’en prémunir. Dans le sud-ouest de l’océan Indien, seule l’île de la Réunion a déclaré des cas dès le mois de juin. Mais cela n’a pas empêché les autres pays de la région de se mobiliser en prenant des mesures de prévention, avant qu’il ne soit trop tard. L’Union des Comores n’est pas en reste. Les autorités ont dejà annoncé mettre en place des mécanismes de surveillance. Dans une conférence de presse tenue ce week-end, le secrétaire général du ministère de la Santé, le docteur Ben Iman, a dévoilé une partie de la stratégie que Moroni compte déployer pour éviter toute importation du Mpox, qui a dejà fait 5.000 morts en République démocratique du Congo depuis le début de l’année. « L’épidémie de Monkey Pox (MPox) ou la variole du singe est une urgence de santé publique de portée continentale au niveau de l’Afrique voire mondiale. Les pays de notre zone allant de République sud-africaine au Kenya pour ne citer qu’eux ont déclaré la maladie du singe. Et un cas est apparu dans l’océan Indien au niveau de l’île de la Réunion », a-t-il rappelé, reconnaissant au passage que la menace était réelle pour les Comores qui ne peuvent rester les bras croisés.
80 tests
A cette occasion, le tout nouveau secrétaire général du ministère comorien de la Santé a informé la presse du déploiement d’équipes dans les points d’entrée. Une commande de réactifs a également été faite et la réception est prévue pour bientôt. Selon le directeur général de la santé des Comores, le docteur Saindou Ben Ali Mbae, interrogé par Flash Infos, deux kits de réactifs devraient arriver au pays d’ici peu. C’est l’État comorien qui a payé l’acquisition. « La commande passée concerne deux kits. Selon les techniciens de santé, chaque kit peut produire jusqu’à 80 tests. Les équipes de surveillance aux frontières sont et seront déployées sur le terrain. Nous avons tout ce qu’il faut en termes d’appareillage et les réactifs PCR vont permettre de confirmer du diagnostic », a assuré le directeur général de la santé, ce mardi 27 août. Le gouvernement comorien, à travers le ministère de la Santé, a dejà établi un premier document qui explique la variole du singe, classée depuis le 14 août, « épidémie d’urgence mondiale » par l’Organisation mondiale de santé (OMS). Au niveau national, on mise sur l’envoi d’équipes dans les ports et aéroports pour contrôler toute menace à un moment où le Kenya et La Réunion sont touchés. Notons qu’en moyenne, deux vols relient Nairobi et Moroni par semaine, sans compter les bateaux qui transportent les marchandises.
Sensibilisation des maires
Le Mpox touche à la fois les enfants comme les adultes. C’est surtout l’Afrique (treize pays) qui est la plus touchée jusqu’à présent. Les symptômes sont nombreux. Parmi eux, de la fièvre, des maux de tête, des ganglions gonflés qui se traduisent par de petites boules sous la peau, au niveau du cou, ou encore une éruption cutanée, marquée par des boutons qui apparaissent sur le visage et le corps. Idem pour les voies de transmission qui ne sont pas négligeables. « Le virus se transmet à l’être humain par contact étroit avec une personne ou un animal infecté, ou par des produits contaminés. La contamination de la variole est interhumaine et peut se produire par un contact direct avec des lésions infectieuses cutanées ou les lésions de la bouche ou des organes génitaux », rappelle le ministère de la Santé. L’épidémie se transmet enfin par un linge contaminé : vêtements, draps entre autres. Au-delà de cette sensibilisation, l’Union des Comores a commencé à mobiliser les structures sanitaires insulaires pour qu’elles restent sur le qui-vive. A Anjouan, par exemple, le docteur Anssoufouddine Mohamed qui coordonnait la riposte du choléra au niveau de l’île a indiqué qu’en ce moment, l’heure est à la préparation. Les étapes énumérées par le cardiologue vont de la sensibilisation des autorités locales (maires et préfectures), en passant par la formation des districts sanitaires jusqu’à l’identification des sites de prise en charge des cas suspects. A Mohéli, les agents de santé communautaire suivent de leur côté des séances de formation sur le Mpox.
Journaliste presse écrite basé aux #Comores. Travaille chez @alwatwancomore
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