Comores : Un appel au renforcement de la surveillance du choléra

En une semaine, l’épidémie a fait seulement deux décès aux Comores. Le pays est parvenu à guérir quatorze patients qui avaient été contaminés. Jusqu’alors, l’île d’Anjouan n’a enregistré aucun cas. Toujours est-il que les autorités font toujours face à quelques difficultés d’ordre légistique.

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Le docteur Naouirou Mhadji.

L’Union des Comores est-il en train de maîtriser l’épidémie du choléra identifié pour la première fois à la Grande Comore, le 2 février ? S’il est tôt pour crier victoire, les signaux eux seraient plutôt encourageants même si le docteur Naouirou Mhadji temporise. Dans un entretien accordé à Flash Infos, le médecin a fait le point sur la situation de la maladie, qui notons-le ne semble pas encore inquiéter pour le moment la population. A Moroni, tout comme en dehors de la capitale, les citoyens n’ont pas encore changé leurs habitudes quotidiennes. Pourtant, il y a encore des cas actifs, six, pour être plus précis, selon dernier bulletin publié par le ministère comorien de la Santé. Jusqu’à samedi, on comptait toujours deux décès, enregistrés le lendemain de la déclaration officielle du choléra. En huit jours, le pays a eu à gerer un total de 22 cas sur 29 dépistés, dont onze importés. Mais quatorze d’entre eux sont guéris.  Malgré cela, la vigilance doit être de mise insiste, le docteur Naouirou Mhadji. « Certes, nous avons pu localiser les cas contacts, les lieux de résidence, ils bénéficient d’un suivi quotidien. Touetois, à l’heure actuelle, il est compliqué de se prononcer sur la tendance dans la mesure où le choléra est une épidémie qui se contamine très vite. Une fois qu’un cas est identifié, la population court un risque. D’un moment à l’autre, il peut y avoir une flambée de cas », rappelle le directeur de la lutte contre la maladie, au sein du ministère dédié. A propos du taux de létalité qui est en baisse, 9% selon le bulletin du 10 février – depuis le 2 février, seuls des décès sont à déplorer – le docteur Naouirou Mhadji attribue ce succès à la rapidité dont ont fait preuve les autorités sanitaires. « Nous réagissons vite. Une fois le cas détecté, on l’envoie à l’hôpital de Samba pour la prise en charge. Nous avons renforcé les différentes structures pour que tout le monde soit prêt », a ajouté le médecin, qui se trouvait déjà sur l’île d’Anjouan afin d’identifier les sites d’admission au cas où un cas serait identifié.

Aucun cas à Anjouan

Notons que contrairement à la Grande Comore et Mohéli, Anjouan est épargnée. Sur les deux passagers du bateau originaires de l’île, – l’un est décédé à l’hôpital El-Maarouf- pendant que l’autre a très vite été localisé et il s’est avéré qu’il ne présentait pas de symptômes. Il prend donc les médicaments de prévention et aucun cas ne s’est développé dans son quartier encore moins l’île. Tout est parti d’un bateau arrivé de la Tanzanie le 30 janvier. Après son accostage, l’on a découvert que le mécanicien était déjà décédé avant que les passagers ne rentrent dans les eaux comoriennes. Le même jour, un passager succombe. C’est à ce moment-là que les autorités ont commencé à chercher à savoir les causes de ces décès suspects. Des dépistages sont alors effectués et ont confirmé la présence de l’épidémie du choléra chez six personnes. Immédiatement, les mesures de prévention sont prises d’abord pour les 25 personnes qui se trouvaient abord, dont 14 membres d’équipage tous des étrangères. Cinq d’entre eux étaient hospitalisés sur la terre ferme, dans un centre situé au nord de la capitale. Les autres ont été confinés dans le bateau recevaient des médicaments de prévention. Actuellement, ils ont été libérés car guéris. Même si le bulletin de santé de ce samedi fait état de 83 cas contacts. Depuis le 2 février jusqu’à avant-hier, le pays a enregistré 22 cas confirmés. A partir du 4 février, on a commencé à détecter des cas autochtones. S’agissant de la riposte, la sensibilisation se poursuit. « Dans les communautés, le dispositif de lavage des mains dans les foyers doit être obligatoire, la désinfection aussi. Car comme vous le savez, la plupart des citernes sont ouvertes. Imaginez si quelqu’un porteur du virus utilise le même récipient pour faire les ablutions à la maison. Il sera facile de contaminer les autres. D’où l’intérêt de renforcer les mesures partout jusqu’aux écoles », recommande le directeur de la lutte contre la maladie, qui a assisté à une rencontre, samedi, avec les maires et les préfets d’Anjouan pour les sensibiliser sur les dangers du choléra.

Jeudi, le ministère de la Santé avait demandé l’appui des ulémas à la Grande Comore, où trois zones font l’objet d’un suivi croissant. Il s’agit de Moroni, la région Mitsamihuli au nord (certains passagers du bateau sont originaires) et enfin au sud à Foumbouni. Globalement, il y a cinq patients admis au centre de Samba. Quant aux problèmes soulevés, on peut citer entre autres, les difficultés du personnel des sites à répondre aux questions des interlocuteurs sur la maladie, insuffisance de ressources humaines pour mener les investigations des cas confirmés. Samedi, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance a remis des équipements, notamment des seaux au ministère de la Santé.

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