Une clinique privée et une structure pour les enfants polyhandicapés à Chirongui d’ici 2024

L’offre d’accès aux soins est en passe de se décupler avec la construction de la première clinique privée et l’implantation d’une unité d’accueil et d’hébergement pour les enfants et les adolescents polyhandicapés à Miréréni, dans la commune de Chirongui. Deux infrastructures qui devraient voir le jour au plus tard en 2024.

L’heure est aux sourires à Chirongui, avec la construction d’une clinique privée dans le 101ème département et l’implantation d’une structure pour les enfants et les adolescents polyhandicapés. « Ces projets vont être bénéfiques pour tous les habitants du territoire », insiste Andhanouni Saïd, le maire de la commune. Deux dossiers bouclés en un temps record, puisque les premiers échanges remontent seulement à décembre dernier lors d’un déplacement officiel à La Réunion. L’annonce faite ce vendredi 4 février pourrait bien rebattre les cartes de l’accès aux soins à Mayotte. Et par la même occasion désengorger une île engluée dans les embouteillages.

clinique-privee-structure-pour-enfants-polyhandicapes-chirongui-2024

Le choix de Miréréni se justifie pour une simple et bonne raison : la disponibilité foncière. Une denrée rare qui freine régulièrement les investisseurs potentiels. « Les autorisations de permis de construire sont en cours », confie le premier magistrat. Une bonne nouvelle, car les maîtres d’ouvrage comptent rapidement passer la seconde. Tandis que l’association laïque pour l’éducation, la formation, la prévention et l’autonomie prévoit l’ouverture de son unité d’accueil et d’hébergement fin 2023, Clinifutur mise sur le début de l’année 2024 pour être opérationnelle. Un calendrier serré qui s’explique aussi par l’urgence des besoins et l’attente de la population.

En complément de l’hôpital public

« En 2019, nous avons obtenu l’agrément pour nous installer », rappelle Aïcha Boukir, la directrice de l’Alefpa, ravie de bientôt pouvoir accueillir une cinquantaine de bénéficiaires suivis par la MDPH (maison départementale pour les personnes handicapées) et pas moins de 48 équivalents temps plein (médicaux, paramédicaux, éducatifs). Une chance inouïe pour ce public « souvent caché » et « en manque de soins ». D’autant plus que « 70% des familles suivies par l’équipe mobile vivent dans une grande précarité ».

clinique-privee-structure-pour-enfants-polyhandicapes-chirongui-2024

Dans la même idée, l’installation d’une clinique privée avec un plateau technique de 8.000 mètres carrés et une capacité d’accueil de 200 lits n’est pas du luxe. En plus de la médecine générale, le groupe aspire à développer des spécialités qui font grandement défaut à Mayotte, telles que la cancérologie, la cardiologie, l’oncologie et la radiothérapie. « Nous venons en complément de l’hôpital public », assure Franck Delignac, chargé d’affaires et de développement pour Clinifutur, comme c’est déjà le cas avec le centre de dialyse de Mamoudzou. Ainsi, il défend vouloir « apporter une continuité » et « éviter l’éclatement du lien familial ». Concernant la prise en charge des futurs patients (assurés sociaux), la stratégie médicale repose sur un personnel soignant sédentaire et sur un roulement avec La Réunion.

Cette nouvelle offre dans le domaine de la santé arrive à point nommé. « C’est maintenant ou jamais que nous devons faire avancer ce département », insiste Andhanouni Saïd, pas peu fier de ce double investissement évalué à plusieurs millions d’euros, pour près de huit hectares. Ne reste plus qu’à tenir les délais afin que l’ambition affichée par le maire devienne réalité.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1113

Le journal des jeunes

À la Une