À Mayotte, on compte aujourd’hui une population de chiens errants estimée entre 10 000 et 20 000 individus selon la préfecture. Ce phénomène présente un risque sur le plan sanitaire, un danger pour l’homme et le bétail, mais aussi un problème de protection animale, car ces animaux sont souvent victimes de mauvais traitements. Au-delà force est de constater que ces chiens sont la proie de délinquants qui s’en servent comme armes, pour menacer voire pour agresser leurs victimes. Une réunion, présidée par la directrice de cabinet du Préfet, Florence Ghilbert-Bezard, s’est tenue ce mardi 3 mai à la préfecture afin de définir un plan d’actions pour lutter contre ce phénomène et limiter la propagation de ces animaux.
Il n’y a toujours pas de fourrière
En premier lieu, un rappel réglementaire des textes et de leur champ d’application a été présenté à chaque participant. Ainsi, il a été précisé que le code rural prévoit que tout chien errant ou en divagation doit être placé en fourrière. Plusieurs difficultés ont été relevées par les intervenants, à commencer par l’absence de fourrière sur le territoire. En l’absence d’une telle structure, les services de la Daaf ont mis en place une convention avec un opérateur privé pour le gardiennage de ces chiens capturés. S’ajoutent à cela, des missions rendues désormais difficiles en raison des lieux d’intervention dans certaines zones sensibles du département.
Une trentaine d’attaques sur des tortues en 2015
Les dégâts occasionnés par ces animaux sont importants, notamment pour les autres espèces dont les tortues marines, inscrites sur la convention de Washington. En 2015, le Parc naturel marin a recensé une trentaine d’attaques mortelles sur des femelles venues pondre sur les plages mahoraises.
La présence de chiens errants à proximité des habitations et des établissements scolaires est par ailleurs préoccupante. Le cas du collège de Majicavo a été évoqué, où plusieurs intrusions de chiens ont été signalées.
Aux termes des échanges, il a été acté plusieurs actions : des opérations ponctuelles et organisées au nom de la sécurité seront organisées prochainement ; un recensement des élevages clandestins sera réalisé dans chacune des communes en liaison étroite avec les élus, les polices municipales et les forces de l’ordre ; une action sera organisée sur la plage de Moya, où plusieurs attaques ont été recensées sur des tortues marines, mais aussi des personnes ; en lien avec les élus, une réflexion sur la création d’une première fourrière va être lancée, avec la possibilité de financements de l’État et de l’Europe ; des opérations de capture vont également être menées dans les quartiers de la Convalescence et à Cavani sud, où des meutes de chiens ont été signalées ; une rencontre va être organisée avec les associations de protection des animaux afin de leur présenter le plan de lutte contre les chiens errants.
La préfecture précise que si quatre jours après la capture, personne n’a réclamé les chiens (avec preuve de propriété), ils seront euthanasiés. Une décision conforme au code rural, en métropole le délais est de 8 jours. Dans les outre-mer il est de quatre jours.
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